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TOM LAURENT
Dans l’édition 2020 de la
Bourse Révélations Emerige, la pein-
ture occupe une place importante –
sept des onze nommés en ont la
pratique. Est-ce un choix délibéré?
PAULA AISEMBERG
Pour la septième année
consécutive, nous avons lancé un
appel à candidatures auprès des
artistes français ou résidant en France
de moins de 35 ans, et en 2020, nous
avons reçu 530 dossiers. Le comité
de sélection – Laurent Dumas, le
président d’Emerige, Gaël Charbau,
commissaire du prix depuis sa créa-
tion en 2014, Olivier Antoine, fon-
dateur de la galerie Art : Concept,
partenaire de cette édition, et moi-
même – a constaté que les candidats
étaient majoritairement des peintres
et de fait, cette année, la peinture est
très présente dans la sélection. Nous
y voyons l’attachement de certains
jeunes artistes à vouloir s’exprimer
par ce medium. Il apparaît bien sûr
sous des formes variées, de la fresque
à l’installation, aux tentures sur soie,
EMERIGE,
LA BOURSE, LA PEINTURE ET LE BÂTI
aux costumes pour la performance,
et bien entendu aux huiles ou aux
acryliques sur toile.
Avec sa galerie, Olivier Antoine
souhaite « rendre compte des évolu-
tions de la société ». Et c’est ce que je
retrouve dans le travail de ces peintres,
dans la vision qu’ils expriment du
monde qui les entoure et auquel ils
sont confrontés. Entre les autopor-
traits d’Elené Shatberashvili, héritière
de Niko Pirosmani et de la tradition
picturale géorgienne – et une artiste
comme Marcella Barceló, fortement
influencée par ses séjours au Japon, il
y a deux visions, deux univers très dif-
férents. Cette septième édition s’inti-
tule
Un monde à votre image
. Bien que
les candidatures aient été étudiées à la
suite du confinement et que certains
dossiers interrogeaient la représen-
tation du réel – je pense a posteriori
à Rob Miles qui peint son espace de
vie –, nous n’avons pas cherché à nous
focaliser sur la période particulière que
nous avons traversée.
Cette année, l’exposition des nommés
revient à la Villa Emerige, dans le 16
e
arrondissement, après un pas de
côté en 2019 où elle s’était tenue à
Propos recueillis par
Tom Laurent
À l’occasion d’une huitième édition de la Bourse Révélations Emerige
où les peintres ont la part belle, Paula Aisemberg, qui a rejoint le groupe
de promotion immobilière comme directrice des projets artistiques
il y a un peu plus d’un an, revient sur la philosophie de ce soutien
aux jeunes artistes – devenu un repère au sein de la scène française.
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COLLECTIONNER
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Voltaire, un lieu éphémère à l’aspect
plus industriel. Entre un lieu destiné
à la représentation et un espace qui
s’approche de ceux où la plupart des
jeunes artistes ont leur atelier, pen-
sez-vous que cela influe la manière
de montrer leurs travaux ?
À chaque fois qu’Emerige en a la pos-
sibilité, nous offrons des espaces de
travail et d’exposition à des artistes.
Ancienne petite manufacture indus-
trielle devenue véritable ruche artis-
tique, « Voltaire » nous a permis de
présenter à la fois la sixième édition
de la Bourse Révélations Emerige et
de célébrer les cinq ans de ce pro-
gramme au travers d’une rétrospective
des lauréats et lauréates des années
précédentes. Il est évident que les
caractéristiques d’un lieu influent
sur la monstration des œuvres et sur
l’expérience du regardeur. C’est tout
le travail et le talent de Gaël que de
créer une alchimie entre le lieu et les
œuvres. À cet égard, la Villa Emerige
offre un très bel écrin aux artistes et
des conditions d’exposition très favo-
rables. D’ailleurs, les artistes y sont
très sensibles et certains d’entre eux
font de la Villa Emerige un élément de
contexte et d’influence pour leur tra-
Elené Shatberashvili.
L’Autoportrait a la robe rouge.
2020, huile sur toile, 100 x 80 cm.
Un monde à votre image
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e
édition de la Bourse Révélations Emerige
Villa Emerige, Paris
Du 16 octobre au 14 novembre 2020
Hôtel des Arts, Toulon
Du 5 décembre 2020 au 21 février 2021
Commissaire : Gaël Charbau
