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fabrication des imageries, objets domes-
tiques, religieux, historiés, textiles et cos-
tumes. Il lance des enquêtes en Sologne,
en Saône-et-Loire sur les sabotiers,
chaudronniers, le travail du chaume… et
autres métiers menacés.
GV :
Une menace d’autant plus grande
que l’irruption de la Seconde Guerre
mondiale va tout bouleverser pour de
longues années. Avec l’instauration du
régime de Vichy, le musée de l’Homme
est en crise : des résistants sont arrêtés,
certains fusillés et Paul Rivet part en exil.
GHR s’efforce de poursuivre son explo-
ration scientifique du monde populaire, rural et industriel en assurant la
coordination des «chantiers intellectuels», afin d’engager partout en France
de multiples chômeurs, architectes, artistes, ethnologues, réfractaires au
STO, résistants clandestins, communistes. Sans hésiter à leur établir de
faux papiers ou de faux certificats de travail pour échapper aux réquisitions.
Résultat : une collecte de milliers de croquis, cartes, entretiens et photo-
graphies dont une sélection sera exposée au Louvre après la guerre dans
une salle dédiée aux Arts et Traditions Populaires.
Puisqu’il s’agit d’un projet du Front populaire, pourquoi attendre 35 ans
pour la création de son musée des arts et des traditions populaires? Lors
de l’inauguration en 1975, Claude Lévi-Strauss rappelait l’urgence de ce
projet –«De toutes les sociétés traditionnelles, celle que nous connaissons
le moins bien, c’est la nôtre», affirmait-il – tout en célébrant le mérite de
Collier monté d’un harnachement de cheval pour la Saint-Éloi, Bouches-du-Rhône.
Avant 1938, bois, fer, matière textile, papier, 120 × 100 × 30 cm. Mucem, Marseille.
