Art Absolument 87 - janvier/avril 2019 - aperçu - page 32

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Après l’éphémère Tour 13, le secret Mausolée, le plus familial Aérosol et
l’espace toujours visitable d’Art42, c’est une péniche qui vient désormais
amarrer l’art né dans la rue aux quais de Paris. Conçu «à l’opposé d’une
approche trop élitiste», l’ouverture du bateau-musée Fluctuart au public
est prévue pour avril 2019.
GRAFFITI-SUR-SEINE
Boursin qui nous a amenés à concourir
en 2016 à l’un des appels à projets de
Renouveler la Seine
, qui correspondait à
l’ouverture d’une concession de vingt ans
sur les berges, juste à côté du pont des
Invalides. » Lauréats en 2017, ils font appel
à Gérard Ronzatti, déjà actif sur ces berges
avec l’hôtel OFF Paris Seine, pour dessi-
ner le musée flottant. Appelé à exposer
un art synonyme de liberté pour Nicolas
Laugero Lasserre, celui-ci a souhaité que
le lieu reste ouvert au plus grand nombre:
« La structure laisse largement passer les
regards entre extérieur et intérieur, et
l’accès aux œuvres est gratuit. » Répartie
entre espace d’exposition temporaire au
niveau de l’eau, collection permanente
et librairie spécialisée à l’étage inter-
médiaire, la vocation artistique se mêle
à la restauration, avec deux bars, qui
constituent la principale ressource de
Fluctuart. Pour la collection permanente,
les associés – qui prêtent une œuvre de
Vhils pour Géraud Boursin et deux de JR
et Shepard Fairey pour Laugero Lasserre–
Rétrospective Swoon / Inauguration de la collection permanente.
Fluctuart, Paris. À partir du 6 mai 2019
ont fait appel à Alain-Dominique Gallizia,
collectionneur d’œuvres historiques de
Crash, Ramelzee, JonOne ou Futura 2000.
Le temps d’une exposition inaugurale,
celles-ci dialogueront avec une rétros-
pective de Swoon, qui compte désormais
une vingtaine d’années de travail dans la
rue depuis ses débuts à Brooklyn. « C’est
un signal fort d’ouvrir avec une femme
un lieu où le graffiti s’expose. Et si nous
n’avons pas les moyens du Cincinnati
Museum, où Swoon vient d’exposer, c’est
une première de cette ampleur pour elle
à Paris. » La suite dira comment Fluctuart
tient la barre…
TL
Derrière ce projet qui lie les flots aux
bombes, Nicolas Laugero Lasserre et
Géraud Boursin se sont rencontrés à
l’ADIAF en 2012 – où le premier prônait
plus d’ouverture aux jeunes collec-
tionneurs. Ils ont été rejoints par Éric
Philippon, venu à l’art sur le tard– comme
Boursin –, tandis que Laugero Lasserre
fait partie des défenseurs
mordicus
de ce
qu’il appelle, englobant graffiti et street
art, l’art urbain. « À mon arrivée à Paris en
1996, j’ai atterri rue Martin-Bernard, à la
Butte aux Cailles, où s’activaient Jérôme
Mesnager, les VLP ou Miss Tic. Une
partie de mon éducation visuelle vient
de là. » Depuis 2015, pas mal d’artistes
sont passés par Artistik Rezo, la galerie
associative qu’il a ouverte dans le 11
e
arrondissement, ou Art42, espace lancé
pour la Nuit Blanche de la même année
où les fresques des graffeurs côtoient
les codeurs en devenir de l’École 42.
« J’avais à cœur de monter un lieu où les
artistes urbains et le public puissent se
rencontrer. Pour Fluctuart, c’est Géraud
Projection de Fluctuart,
vue côté Seine.
Courtesy Seine Design.
JR.
The Wrinkles of the city, Los Angeles-Robert
Upside Down, Downtown
. 2011, tirage couleur,
plexiglas, aluminium, bois, 160 × 125 cm.
Édition de 3 exemplaires + 2 EA.
Collection Nicolas Laugero-Lasserre, Paris.
1...,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31 33,34,35,36
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