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TOMLAURENT:
À propos du National Museum ofWomen in the Arts (NMWA),
dont vous représentez l’association des amis en France, diriez-vous qu’il
s’agit d’une institution qui se revendique comme féministe ou tout sim-
plement d’un musée qui montre les œuvres de femmes?
KATYDEBOST:
Je dirais les deux. Quand M. et Mme Cole Holladay ont fondé le
musée, il y a trente ans, il n’y avait quasiment pas d’information sur les femmes
artistes. C’est avec leur propre collection que le musée a ouvert ses portes –
non sans ironie, dans unancientemplemaçonnique, lieumasculinpardéfinition.
Ce n’était pas un féminisme militant, à la Guerrilla Girls. Il s’agissait de réparer
une injustice sur lemanqued’information autourdutravail desfemmes artistes.
DOROTHÉEJOLY :
Le musée était une réponse radicale aux logiques de com-
munautés hommes / femmes séparées, qui prévalaient dans les musées
jusqu’à il y a peu. Il s’agissait de rendre visible l’invisibilité du travail artis-
/
DÉBATTRE
/
tique des femmes, ce qui a permis de
faire sortir des réserves des musées
les œuvres féminines. Aujourd’hui, il est
devenu aussi une plate-forme d’échange
et de réflexion sur le rôle des femmes
artistes dans la société.
Montrer « en bloc » les œuvres créées
par des femmes – pour reprendre l’ex-
pression de CamilleMorineau lors de son
accrochage de l’exposition
elles@cen-
trepompidou
en 2009 – a favorisé cer-
taines relectures de l’histoire de l’art ?
