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WILLIAM
KENTRIDGE,
DAVID
GOLDBLATT,
DE SAC ET DE CENDRE
FORGÉS AUX COMBATS CONTRE L’APARTHEID, LES ARTISTES D’AFRIQUE DU SUDONT
BOULEVERSÉ NOTRE PERSPECTIVE RÉTINIENNE À LA FIN DU XX
E
SIÈCLE. ALORS QUE
LE CENTRE POMPIDOU CONSACRE UNE RÉTROSPECTIVE DE GRANDE AMPLEUR À LA
PHOTOGRAPHIE ENGAGÉE DE DAVID GOLDBLATT, L’HÔPITAL SAINT-JEANDE BRUGES
EXALTE L’ART MAGIQUE ET CURATIF DES PROCESSIONS DE WILLIAM KENTRIDGE
TANDIS QUE LE REINA SOFIA ÀMADRID CHANTE LES SYMPHONIES D’IMAGES DE SES
OPÉRAS. PASSER QUOI QU’IL EN COÛTE.
« Passer. Passer quoi qu’il en coûte. Plutôt crever que ne pas passer. Dans tous les cas : passer pour vivre. »
Georges Didi-Huberman
lieu de médecine, de remède et de calmant contre
la grande injustice, celle faite à l’immense popu-
lation noire maintenue « à part ». Dans les années
1970, pour son livre
On the mines
, David Goldblatt
descend dans les mines d’or du Witwatersrand,
le bassin de Johannesburg, pour y photographier
d’épiques scènes souterraines, où l’on voit des
visages noirs épuisés et résignés sous la haute
surveillance de cadres blancs. Durant ces mêmes
années, après avoir étudié les sciences politiques,
enseigné la gravure, joué les metteurs en scène pour
un théâtre de Junction Avenue et s’être formé à Paris
auprès de Jacques Lecoq (« pour se voir confirmé
À quoi sert l’art ? La plupart du temps à rien, sinon
à divertir de l’ennui du monde. Mais pas en Afrique
du Sud. Au temps de l’Apartheid, où rien ne semble
pouvoir ébranler ce « roc inébranlable », l’art tient
PAR EMMANUEL DAYDÉ
EN COUVERTURE
David Goldblatt.
21h00, voyage de retour :
car Marabastad-Waterval
. Pour la plupart
des passagers, le cycle recommencera demain
entre 2 et 3 heures du matin. 1984, épreuve
numérique sur papier baryté, 33 x 47 cm.
Courtesy de l’artiste et Goodman Gallery,
Johannesburg / Cape Town.
William Kentridge.
The Triumph of Death,
dessin pour
Triumphs & Laments
. 2014, fusain
sur pages de livre de compte, 63 x 83 x 4 cm.
Courtesy Galleria Lia Rumma, Milan / Naples.
