L’estampe à l’épreuve
        
        
          
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            Dossier
          
        
        
          
            SOON, Salon de l’œuvre originale numérotée
          
        
        
          Bastille Design Center, Paris
        
        
          Du 11 au 13 décembre 2015
        
        
          
            Cher Modèle
          
        
        
          Musée du dessin et de l’estampe originale, Gravelines
        
        
          Du 17 octobre 2015 au 6 mars 2016
        
        
          Entretien entre Paul Ripoche et Tom Laurent
        
        
          et lesmatrices
        
        
          De la xylographie, technique de gravure sur bois apparue en Chine, aux récents
        
        
          outils numériques, en passant par les nuances de l’aquatinte et le rendu tramé de
        
        
          la sérigraphie, les acteurs de l’estampe contemporaine n’écartent aucun des modes
        
        
          qui permettent sa réalisation. Bien au contraire : cette diversité des inventions
        
        
          techniques rejaillit aujourd’hui en ouvrant de nouvelles possibilités, sans repousser
        
        
          les anciennes. À propos de cette coexistence de manières, Paul Ripoche, directeur
        
        
          du Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines et jury du salon SOON,
        
        
          dédié aux multiples, rappelle la persistance de certains fondamentaux.
        
        
          TomLaurent
        
        
          |
        
        
          
            Au sein du lieu que vous dirigez à
          
        
        
          
            Gravelines, vous exposez non seulement
          
        
        
          
            un corpus d’œuvres issues de la collection
          
        
        
          
            du musée, mais également des presses,
          
        
        
          
            des matrices, des outils et des épreuves
          
        
        
          
            de travail. Doit-on y lire une motivation à
          
        
        
          
            lier l’image imprimée à son processus de
          
        
        
          
            fabrication, dont l’évolution est patente?
          
        
        
          Paul Ripoche
        
        
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          La présentation d’outils et de
        
        
          tout instrument permettant la réalisation
        
        
          d’images imprimées répond à une double
        
        
          demande. Celle du projet scientifique et
        
        
          culturel du musée qui a vocation à traiter
        
        
          du monde de l’estampe sous ses diffé-
        
        
          rents aspects dans un souci d’accessibilité
        
        
          et de pédagogie et celle du public qui est
        
        
          très intéressé par l’aspect technique de
        
        
          l’estampe. En effet, ce médium conjugue
        
        
          la maîtrise d’un savoir-faire technique – un
        
        
          artisanat d’art pointu et inventif – et d’un
        
        
          travail de création artistique. Les images
        
        
          sont depuis la nuit des temps nimbées de
        
        
          mystère, on leur a prêté des pouvoirs, elles
        
        
          ont une force propre, un langage, une auto-
        
        
          nomie. Les images imprimées demeurent
        
        
          encore largement imprégnées de cela,
        
        
          peut-être en raison du fait même qu’elles
        
        
          sont un reflet ou le résultat d’un processus
        
        
          de transposition d’une image fabriquée sur
        
        
          un support – la matrice – vers un autre sup-
        
        
          port – le papier. Le passage de l’un à l’autre
        
        
          L’image
        
        
          David Hockney.
        
        
          
            Peter Goulds
          
        
        
          .
        
        
          2009, dessin numérique, impression jet d’encre,
        
        
          124,5 x 85 cm. Courtesy galerie Lelong, Paris.