L’estampe à l’épreuve
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Dossier
L’estampe visionnaire, de Goya à Redon
Kuniyoshi, le démon de l’estampe
Petit Palais, Paris. Du 1
er
octobre 2015 au 17 janvier 2016
Commissariat : Gaëlle Rio, Valérie Sueur-Hermel, Yuriko Iwakiri
Par Christophe Longbois-Canil
de l’estampe fantastique
Le Petit Palais accueille deux expositions qui fonctionnent en résonnance : une
seule thématique et une seule époque les lient mais tout en différant, de par leur
espace d’origine. En effet, l’une et l’autre nous plongent au cœur de l’estampe
et de la gravure fantastique du XIX
e
siècle. Mais quand l’une fait la part belle
aux artistes français, l’autre est exclusivement consacrée à l’artiste japonais
Utagawa Kuniyoshi.
De la traduction des
Mille et Une Nuits
aux
Poèmes d’Ossian
de James Macpherson,
en passant par le
Faust
de Goethe et les
Contes
d’Hoffmann, la littérature a annexé
de nouveaux espaces de l’imaginaire, par-
fois étranges, souvent insolites si ce n’est
inquiétants. Le XIX
e
siècle a partie prenante
dans cette aventure car il va lui-même
secréter et projeter sa part d’ombre dans
un monde qui se métamorphose d’une
manière inexorable. Pour de nombreux
contemporains, les temps sont alors à
l’inquiétude et à l’angoisse face aux chan-
gements politiques, sociaux, scientifiques
et techniques, sans commune mesure
avec les siècles précédents, qui touchent
profondément la société française. La
perception plus positiviste et plus maté-
rialiste du monde se voit contrebalancée
par un élan vers le surnaturel, vers le rêve,
vers les mystères du monde et de l’âme
Sidérations
Utagawa Kuniyoshi.
Orio Mosuke Yasuharu, série «Histoire
héroïque du Taiheiki»
. Vers 1848-1849, Nishiki-e, format
ôban, 39 × 26,5 cm. Collection particulière.
Courtesy Gallery Beniya.
Eugène Delacroix.
Faust : Méphistophélès dans les airs
.
1827, lithographie. BnF, Paris.
