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artabsolument
)
no 19 • hiver 2006/07
l’Institut où il se fait confier de
hautes charges : d’abord membre
de la Commission des Beaux-Arts
de Paris, puis en 1824 Inspecteur
général des Beaux-Arts et gentil-
homme de la Chambre du roi,
chargé par Louis XVIII de préparer
le départ des Beaux-Arts de la
Maison du Roi. Mais, dès 1830 et la
révolution qui aboutit à la monar-
chie de Juillet, il se retire des
affaires de l’État pour ne plus s’oc-
cuper que de peintures et de ses
collections. Turpin de Crissé expose
pour la première fois au Salon en
1806. Il s’agit alors de quatre pay-
sages, et son talent dans ce genre
lui vaut une médaille d’or. Devenu
chambellan de l’impératrice – répu-
diée – Joséphine, il l’accompagne en
Savoie et en Suisse en 1810, et par-
ticipe à tous les Salons de l’Empire.
Puis il peint, de 1806 à 1836, ses vues
d’Italie : Rome, Florence, Naples,
puis la Sérénissime, à laquelle il
dédie de nombreux tableaux, véri-
tables portraits de paysages. Grand
collectionneur d’antiquités, sa
minutie et sa précision pour les
détails et les architectures sont tout
à fait remarquables. Il combine une
facture très classique sans pour
autant appartenir à aucune école,
étant lui-même autodidacte. Ses
grands paysages reprennent les
canons académiques, comme
Fête
sur le grand canal
, avec ses décors
de vestiges romains aux architec-
tures méticuleuses sublimées par
des personnages de petite taille,
aux accents préromantiques.
Le musée des Beaux-Arts d’Angers présente une
soixantaine d’œuvres du peintre angevin Lancelot-
Théodore Turpin de Crissé (1782-1859). L’épisode de
Bonaparte conduisant son expédition en Égypte et
investissant Alexandrie de son armée et de ses
savants, laisse une marque indélébile dans l’esprit du
jeune artiste alors âgé de seize ans, dont le goût pour
l’Antiquité et ses mystères se traduira dans son abon-
dante production picturale. En outre, à la même
époque, le comte de Choiseul-Gouffier, ex-ambassa-
deur de Louis XVI à la Porte ottomane, découvrant
l’engouement et les affinités de Turpin de Crissé pour
l’art, le fait voyager en Italie, à la rencontre de sa future
vocation. Dès la Restauration, Turpin de Crissé est élu à
Musée des Beaux-Arts d’Angers
Lancelot-Théodore Turpin de Crissé – Peintures et dessins
Du 16 décembre 2006 au 15 avril 2007
Fête sur le grand canal.
1840, huile sur toile, 154 x 210 cm, © CMM Paris.
Ci-contre :
Vue du temple de Vesta à Tivoli.
1840, huile sur toile, 118 x 95 x 10 cm, ©Musées d’Angers.
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