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dement à un danger, mais s’est abrutie aujourd’hui
dans les réseaux sociaux – ces regroupements de gens
du même avis, qui « confirment ce que vous croyez
déjà en rétrécissant le message ». Prenant appui sur
Léonard de Vinci – qui prétendait que, pour être
artiste, il fallait être capable de déceler les connexions
intimes du monde –, le commissaire général cherche
à redonner du sens au mot d’ordre publicitaire télé-
phonique :
connecting people
, tout en refusant de ne
vivre qu’à travers un écran comme dans les récits de
science-fiction angoissés de Bradbury.
AMERICA FIRST
Le cinéaste et poète iranien Abbas Kiarostami, qui
prétendait que le cinéma – et l’art en général – « ne
nous parlait pas d’une réalité, mais d’une infinité
de réalités », ne disait pas autre chose. Mais l’Ame-
ricamonde de Ralph Rugoff n’est pas le Tout-monde
d’Édouard Glissant. Et la seule présence des
Dwindle
down
– sculptures d’appendices en verre – de
Nairy Baghramian, artiste d’origine iranienne mais
réfugiée en Allemagne depuis 1983, dans la longue
allée extérieure de l’Arsenal, demeure bien impuis-
sante à évoquer l’Iran des sanctions économiques
Vue de l’exposition internationale,
May You Live In Interesting Times
, 58
e
Biennale de Venise, Arsenal, Venise, 2019.
Au sol : Otobong Nkanga.
Veins Aligned
. 2018, marbre, verre de Murano, peinture, 25,9 m de long.
Au fond : Zanele Muholi.
Faniswa, Seapoint, Cape Town
. 2016, tirage sur papier peint.