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          Par
        
        
          Baimba Kamara
        
        
          
            «1, 2, 3, 4»… DAN MILLER AMORCE LA PLUPART
          
        
        
          
            DE SES ŒUVRES PAR CES QUELQUES CHIFFRES
          
        
        
          
            INSCRITS LIMPIDEMENT EN NOIR EN HAUT D’UNE
          
        
        
          
            GRANDE FEUILLE DE PAPIER BLANC, COMME S’IL
          
        
        
          
            PRENAIT SON ÉLAN AVANT DE NOIRCIR LA PAGE
          
        
        
          
            D’UNE ACCUMULATION DE MOTS POUSSÉE JUSQU’À
          
        
        
          
            L’ILLISIBLE… INVITÉ EN 2017 PAR CHRISTINE
          
        
        
          
            MACEL À LA BIENNALE DE VENISE, CURATRICE DE
          
        
        
          
            L’EXPOSITION INTERNATIONALE
          
        
        
          
            
              VIVA ARTE VIVA
            
          
        
        
          
            ,
          
        
        
          
            DAN MILLER A AINSI PARTICIPÉ À L’UNE DES PLUS
          
        
        
          
            PRESTIGIEUSES MANIFESTATIONS ARTISTIQUES –
          
        
        
          
            AUX CÔTÉS D’ARTISTES CONTEMPORAINS MAIS
          
        
        
          
            ÉGALEMENT DE JUDITH SCOTT OU LUBOS PLNÝ, EUX
          
        
        
          
            AUSSI BIEN CONNUS DES AMATEURS D’ART BRUT.
          
        
        
          
            CETTE PRÉSENCE PARTICIPE AU DÉCLOISONNEMENT
          
        
        
          
            DE L’ART BRUT, PERMETTANT DE JETER UN NOUVEAU
          
        
        
          
            REGARD SUR DES ARTISTES AUTREFOIS ENFERMÉS
          
        
        
          
            DANS LA CATÉGORIE D’
          
        
        
          
            
              OUTSIDER
            
          
        
        
          
            .
          
        
        
          DAN MILLER,
        
        
          LE LANGAGE CAPITAL
        
        
          Une simple suite de chiffres, les premières lettres de l’alpha-
        
        
          bet ou même le nom d’un objet du quotidien… : le carac-
        
        
          tère scolaire de ses entrées en matière tient certainement du
        
        
          fait que la mère et la grand-mère de cet artiste californien
        
        
          né en 1961 étaient toutes deux institutrices. Inquiètes de
        
        
          la capacité du jeune Daniel Miller à communiquer, elles
        
        
          ont tenu à ce qu’il sache rapidement lire et écrire. Depuis
        
        
          toujours, il souffre de difficultés à s’exprimer verbalement
        
        
          du fait de son autisme, ce qui ne l’a pas empêché de déve-
        
        
          lopper une œuvre lexicale. À raison, son galeriste parisien
        
        
          Christian Berst parle d’ailleurs de «
        
        
          
            surécritures
          
        
        
          sibyllines »
        
        
          lorsqu’il cherche à décrire le langage si particulier que
        
        
          l’artiste façonne depuis plus d’un quart de siècle.
        
        
          Un langage singulier
        
        
          Dan Miller a intégré le Creative Growth Art Center au tout
        
        
          début des années 1990, un centre d’art situé à Oakland en
        
        
          Californie qui accueille des artistes vivant une situation de
        
        
          handicap physique ou mental. L’espace de création reçoit
        
        
          chaque jour des dizaines de personnes, tandis que la gale-
        
        
          rie qui le jouxte a permis la découverte d’artistes tels que
        
        
          Donald Mitchell, Judith Scott et Dwight Mackintosh. Dans
        
        
          cet atelier, Dan Miller s’empare de grandes feuilles blanches