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PAR EMMANUEL DAYDÉ
Frédéric Bazille.
La jeunesse de l’impressionnisme
MUSÉE D’ORSAY, PARIS.
DU 15 NOVEMBRE 2016 AU 5 MARS 2017
Daubigny, Monet, Van Gogh.
Impressions du paysage
MUSÉE VAN GOGH, AMSTERDAM.
DU 21 OCTOBRE 2016 AU 29 JANVIER 2017
BAZILLE,
VAN GOGH
LA POSSIBILITÉ DU SUD
Paradoxe : plus court l’œuvre, plus longue la postérité. Alors
que le musée d’Orsay révèle les couleurs du Midi qui inondent
les rares toiles de Bazille, le musée Van Gogh souligne tout
ce que Monet et Van Gogh doivent au plein air de Daubigny.
Au cœur de cette conquête solaire, la révélation du
Brouillard
d’Arles
, un carnet de 65 dessins inédits que le musée d’Ams-
terdam se refuse d’attribuer au peintre. On dirait le Sud.
«Vous qui ne connaissez pas Frédéric Bazille, ou vous qui le connais-
sez imparfaitement, dépouillez-vous de tous vos préjugés, et regardez
longuement son œuvre», avait prévenu Gaston Poulain, le biographe
de l’artiste. Contemplant sa
Vue de village
, présentée au Salon de 1869,
Berthe Morisot a été la première à le remarquer : « Le grand Bazille
cherche ce que nous avons si souvent cherché : mettre une figure en
plein air, et cette fois-ci, il me paraît y avoir réussi. » Sensible à la
recherche de dissolution de formes dans des jeux de lumière et de
reflet – auxquels se livrent Monet et Renoir sur les bords de la Marne
à la Grenouillère au même moment –, la jeune femme ne perçoit pas
tout à fait l’absolue nouveauté de la toile, sa luminosité ardente, sa
crudité de coloris : sa «puissance de jour », comme le dira plus tard le
critique Zacharie Astruc, véritable « synthèse du Languedoc », comme
l’analysera le même Poulain. Si Bazille est bien un précurseur, ce
n’est peut-être pas de l’impressionnisme – qu’il ne connaîtra jamais –,
Frédéric Bazille.
Sc ne d’ t
, dit aussi
Les Baigneurs
. Vers 1869-1870, huile sur toile,
160 x 160,7 cm. Harvard Art Museums/Fogg Art Museum, Cambridge.
MUSÉES D’ORSAY ET VAN GOGH