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Expositions
« Sésame ouvre-toi ! » L’accroche triom-
phale de cette nouvelle exposition de
la Fondation Gianadda marque un évé-
nement artistique national, réunissant
Suisses alémanique et romande. En
2014, à 90 ans, Bruno Stefanini lève
enfin le voile sur sa collection privée,
la plus importante de Suisse, d’abord
cet été au Kunstmuseum de Berne, puis
cette fois à Martigny, avec 150 œuvres
d’artistes suisses ayant travaillé de 1750
à 1950, autour des trois plus célèbres,
Albert Anker, Ferdinand Hodler et Félix
Vallotton. À travers tous les domaines
de la peinture (l’histoire, le genre, le
paysage, la représentation animalière,
la nature morte, le symbolisme, le nu et
le portrait), on découvre les signes forts
d’une identité helvétique, entre nature
et culture, et l’implication des artistes
suisses dans les révolutions esthétiques.
Que dévoilent ces chefs-d’œuvre, pour la plu-
part méconnus? Des paysages emblématiques
de montagnes avec lacs, les travaux agricoles
de jadis, entre labour et moisson, la vie quoti-
dienne d’hommes et de femmes au travail ou
au repos, un livre ou un verre à la main, ou
endimanchés, des couples enlacés, des nus,
des mères à l’enfant, des fleurs en bouquet
pour natures mortes, de portraits d’adultes
et d’enfants, des autoportraits d’artistes. Soit
l’existence quotidienne, concrète, matérielle,
célébrée dans toute sa plénitude.
Autour du trio majeur composé d’Anker (1831-
1910), Hodler (1853-1918) et Vallotton (1865-
1925), présents dans tous les genres de cette
exposition, l’ensemble des peintures présen-
tées ici dit surtout la prédilection du collection-
neur pour un courant réaliste, qui montre les
caractéristiques de la nature et de la culture
helvétiques comme autant d’icônes de l’iden-
tité nationale. Dans cet ensemble, on compte
des œuvres d’Arnold Böcklin, Alexandre
Calame, Robert Zünd, Rudolf Koller, Frank
Buchser, Ernest Biéler, Cuno Amiet, Alice
Bailly, Niklaus Stoecklin…
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