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FRANCE
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Viallat, une rétrospective
Musée Fabre, Montpellier
Du 28 juin au 2 novembre 2014
Vladimir Skoda – Pendule
Abbaye Saint-Jean-des-Vignes/Arsenal – Musée de Soissons
Du 13 septembre au 9 novembre 2014
démystifier l’œuvre pour en révéler la genèse. L’exposition est
aussi l’occasion de présenter ses travaux plus récents – ses
représentations de tauromachies ou encore son virage pop,
décalé et acidulé. Une rétrospective complète, qui s’apparente
à un hommage à la radicalité des choix de ce créateur, qui
engendre une réflexion sur la matérialité de l’art.
Géraldine Robin
Une rétrospective de l’artiste Claude Viallat à Montpellier, c’est
un peu comme un retour aux sources : c’est dans cette ville que
cet artiste s’est formé et a fait ses premiers pas dans l’art avant
de fonder le groupe Supports/Surfaces en 1970.
L’exposition propose plus de 150 œuvres, peintures, dessins et
objets qui permettent de retracer son parcours, de la peinture
figurative jusqu’à son abandon progressif au profit d’un refus
radical de la tradition picturale, un vocabulaire iconographique
plus restreint. La rétrospective dévoile un large panel d’œuvres,
dont certaines inédites, qui investissent l’ensemble du musée
Fabre, au-delà des salles d’exposition temporaire, dans une
volonté de fidélité à l’esprit du groupe Supports/Surfaces.
Depuis ses origines en 1966, le travail de Viallat s’apparente
à un véritable protocole : la répétition formelle qui structure la
surface du support. C’est pour lui un moyen d’expérimentation
au service d’une esthétique neuve, se voulant dégagée de tout
héritage artistique. Viallat cherche, explore. La couleur, qu’il
veut versatile et expressive ; la matière, sur laquelle il peut
intervenir dans un dialogue avec la gamme colorée. Mais aussi,
et surtout, la forme. Pour l’artiste, il s’agit de s’en emparer, de
la développer dans l’espace sans jamais abandonner sa configu-
ration originelle. Le processus devient alors fondamental, plus
encore que l’œuvre d’art elle-même. Viallat préfère mettre à
profit les expériences ponctuant sa démarche artistique et
On lie souvent le sculpteur contemporain d’origine tchèque
Vladimir Skoda à son attention aux théories astrophysiques,
dont l’une des branches, la cosmologie, cherche à donner une
image scientifique de l’Univers. Certes, sa sculpture est nourrie
par une certaine connaissance des phénomènes physiques – tels
que la gravité ou le déplacement d’un point de vue transformant
une image –, dont témoignent les titres de ses œuvres. Certes,
l’on peut enregistrer une analogie entre la forme sphérique et
la représentation commune des astres ou des atomes. Mais,
au-delà de cette forme d’indexation, l’œuvre de Vladimir Skoda
possède sans doute d’autres qualités : ses sphères métalliques,
polies ou brutes, peuvent être tout entières assimilées à des
miroirs, du plus réfléchissant au plus opaque, dont l’horizon
d’attente serait de faire éprouver le monde comme apparence. Et
leurs reflets, en déformant et contrariant les images du monde,
en se réfléchissant eux-mêmes dans les savants agencements
du sculpteur, mais également dans nos propres pupilles, contri-
buent à faire vibrer tout l’espace où les œuvres se tiennent. En
Fenêtre à Tahiti (Hommage à Matisse).
1976, colorants mordants et acrylique sur store à franges, 207 x 170 cm. Centre Pompidou, Paris.
Cinq corps de Platon IV
. 2006, cuivre partiellement grenaillé.
parallèle de cette exposition, qui regroupe un nombre impor-
tant de sculptures, d’autres œuvres de l’artiste sont visibles au
musée départemental des Hautes-Alpes, à Gap.
Tom Laurent
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