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Vincent
Bioulès
Né en 1938 à Montpellier. Vit et travaille à Montpellier.
SabrinaDubbeld
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Comment avez-vous abordé le thème de « l’art au défi
de l’espérance » à travers le Livre de Job ? Qu’est-ce qui vous a
particulièrement touché dans ce texte?
VincentBioulès
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Je suis familiarisé avec ce texte sacré car je lis la Bible
tous les jours depuis 1982. Je la lis même de manière cyclique.
Quand j’arrive à la fin de l’Ancien Testament, je reprends au pre-
mier chapitre de la Genèse et je fais de même avec le Nouveau
Testament. Pour moi, le Livre de Job, c’est un texte extraordinai-
rement fort ; il fait écho au dernier verset du Pater Noster : «Et ne
nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal ». Il y
est question de désespoir et d’incompréhensionmais surtout de la
liberté que prend Dieu d’éprouver les êtres humains à des fins de
charité profonde, à des fins d’amour. C’est quelque chose qui est
évidemment très difficile à accepter, à vivre. Mais l’histoire de Job
nous conduit finalement à penser que les épreuves nous permettent
toujours un certain nombre de découvertes. C’est là que j’établis
une grande différence entre l’espoir et l’espérance. Nous pouvons
être désespérés, avoir perdu tout espoir et conservé l’espérance.
L’espérance est une autre réalité, une autre instance, qui se vit
dans un autre registre… qui est le registre spirituel. Ce dernier est
à différencier du registre intellectuel ou rationnel. C’est vrai que
tout ce que nous vivons pourrait nous conduire à penser que Dieu
«Cela s’appelle ne pas être seul…»
2012, huile sur toile, 130 x 97 cm.
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