4
TomLaurent
|
Pouvez-vous revenir sur la genèse du projet ? Pourquoi
est-ce un thème qu’il vous a semblé important de proposer à des
artistes d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qui lie en particulier le Livre de
Job à l’espérance?
Sabrina Dubbeld
|
Le projet de l’exposition est né en 2010 dans un
climat difficile, qui s’est dessiné après la crise de 2008 et qui était
empreint également de cette idée récurrente de « fin des temps».
Ce qui dominait alors, dans les médias, c’était une sorte de pes-
simisme ambiant, un discours négatif particulièrement marqué.
Ce dernier a d’ailleurs malheureusement peu évolué depuis. Et
il est encore plus compréhensible si nous nous penchons sur la
situation de la Grèce, de l’Espagne et, plus encore, sur les conflits
qui animent certains pays. Mais l’art, même dans un contexte diffi-
cile, offre des raisons d’espérer. Les artistes continuent de créer,
d’exhumer des « parcelles d’humanité » qui n’ont cessé d’exis-
ter. Je ne prends pas seulement ici en considération l’art engagé
au sens strict du terme. L’exposition
L’Art en guerre
, actuelle-
ment présentée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, en
témoigne d’ailleurs parfaitement. Les créateurs refusent la chute,
déjouent le regard, recréent de nouvelles formes. Dans
Survivance
des lucioles,
ouvrage paru en 2009, Georges Didi-Huberman
montre bien que les lucioles – ces petites lumières – ont sur-
vécu, et même avec une
«
vitalité particulière», dans les périodes
dites « de déclin ». Encore faut-il se donner les moyens de les
Job contemporain,
la
création
comme
renaissance
Entretien entre Sabrina Dubbeld, commissaire de l’exposition et Tom Laurent
1,2,3 5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,...48