exPOsitiONs
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La guerre est finie. Si ce n’est que dans un « pays-
feu-qu’à-coups-de-pelles-on-éteint » (Nadia Tuéni),
la guerre n’est jamais finie. Et c’est peut-être pour
avoir connu dans sa chair la brutalité et la folie des
hommes – « une addition monstrueuse de la dou-
leur » – que le Liban s’avère aujourd’hui à la pointe
de l’expression artistique dans lemonde arabe. Wajdi
Mouawad, le poète homérique d’origine libanaise qui
hante les scènes contemporaines, n’hésite pas à com-
parer l’artiste du Proche-Orient au scarabée qui roule
le soleil entre ses pattes, symbole de résurrection
dans la Phénicie antique. «Le scarabée est un insecte
qui se nourrit des excréments d’animaux autrement
plus gros que lui, rappelle-t-il. De ces excréments
dont il se nourrit, le scarabée tire la substance appro-
priée à la production de cette carapace si magnifique
qu’on lui connaît et qui émeut notre regard. Un artiste
est un scarabée qui trouve, dans les excréments
mêmes de la société, les aliments nécessaires pour
produire les œuvres qui fascinent et bouleversent
ses semblables. » Mona Hatoum, Palestinienne née
à Beyrouth en 1952, a été la première, dans les années
1980, à exporter sa douleur en Europe, en exposant
son corps dans des performances extrêmes, qui la
laissaient à la limite de ses forces.
du
Liban
PAr eMMANuel DAYDé
villA eMPAiN, Bruxelles.
Du 29 MArs Au 2 sePteMBre 2012.
Art is the answer ! Artistes et designers libanais contemporains.
Coordination : Diane Hennebert et Christophe Dosogne.
Ayman Baalbaki.
Burj El Murr.
2011, acrylique sur toile, 200 x 150 cm.
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