Musée NAtiONAl MArc cHAGAll, Nice.
Musée NAtiONAl FerNAND léGer, BiOt.
Musée NAtiONAl PABlO PicAssO, vAllAuris.
Du 23 JuiN Au 8 OctOBre 2012.
Exils.
Commissariat : Laurence Bertrand Dorléac et Maurice Fréchuret.
>
en
exil
:
réminiscences
mondes
PAr PAscAle lisMONDe
«L’art résiste à la mort » affirmait Malraux. Deleuze
ajoutait que « l’art est aussi ce qui résiste à la ser-
vitude, à l’infamie, à la honte ». Pour l’illustrer,
l’histoire de ces artistes du XX
e
siècle qui ont quitté
l’Espagne ou la Russie pour la France, puis l’Alle-
magne ou la France pour les États-Unis. Confrontés
à de multiples chocs, ils ont façonné leur œuvre
dans un acte de résistance. Toute transplantation
d’un artiste dans un autre humus se répercute sur
son geste de création. L’exposition qui rassemble
nombre de ces artistes dans les trois musées
Picasso, Léger et Chagall de la Côte d’Azur montre
combien cette expérience des « exils » a pu agir
comme creuset esthétique, avec sa part d’hybrida-
tion oscillant entre la réaffirmation identitaire des
origines et l’invention d’un monde nouveau.
Dans son essai sur le sujet, Edward Saïd rappelle
combien l’exil peut «affûter le regard sur le monde»
et précise : « Ce qui a été laissé derrière soi peut
inspirer de la mélancolie, mais aussi une nouvelle
approche. En effet, presque par définition, exil et
mémoire sont des notions conjointes. C’est ce dont
on se souvient et la manière dont on s’en souvient qui
déterminent le regard porté sur le futur. »
C’est cette forme de confrontation au passé et au
futur d’un artiste dans le présent de son exil que
développent les deux commissaires de l’expo-
Fernand Léger.
Adieu New-York.
1946, huile sur toile, 130 x 162 cm.
Centre Pompidou, musée national d’art moderne /
Centre de la création industrielle, Paris.
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