Entretien avec Philippe Piguet
un
peintre
à
l’écoute
du
monde
Pour les œuvres reproduites :
Courtesy galerie in situ Fabienne Leclerc, Paris.
Poison.
2009, aquarelle, encre, acrylique et collage sur papier,
pièce unique, 330 x 450 cm.
Sur sa table est posé à plat, grand ouvert devant lui, un exemplaire des Caprices de Goya. Damien
Deroubaix prépare une exposition pour l’été prochain au musée de Castres. S’il ne sait pas encore
exactement ce qu’il va faire, les modèles de son aîné sont là pour le stimuler. Sa passion pour
le peintre espagnol tient non seulement à la façon qu’a ce dernier d’associer textes et images
mais aussi de révéler dans son œuvre tout un monde de chimères et de créatures hybrides.
« Que croyez-vous que soit un artiste ? disait Picasso. Un imbécile qui n’a que des yeux s’il est
peintre, des oreilles s’il est musicien, ou une lyre à tous les étages du cœur s’il est poète, ou
même s’il est boxeur, seulement des muscles ? Bien au contraire, il est en même temps un être
politique, constamment en éveil devant les déchirants, ardents ou doux événements du monde,
se façonnant de toute pièce à son image. » Deroubaix est de cette trempe et son art opère comme
un manifeste. Rencontre.
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