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et débris de nourriture… Toute une détestation révé-
lée par le temps où le blanc des visages s’étale en
pâte laiteuse, s’oppose au vert alchimique des cos-
tumes, côtoie le rouge des chairs roses, brunes ou
violettes qui dégoulinent. Dans les dessins tout en
contorsions des femmes araignées voltigeant sur “la
voie lactée”.
Devant ces œuvres, l’écartèlement entre deux émo-
tions extrêmes, attirance et répulsion, souligne
l’impact d’une peinture que l’on pourrait qualifier
d’impure – d’intouchable. L’imagination prend forme
et les corps se métamorphosent : les mains, les
pieds, les bouches se multiplient… Les torses, les
visages deviennent des lamelles de peau, des fleurs
de cendre… Comme dans
La Dame au miroir
: il y a
vraiment quelqu’un devant nous. Renard parle aussi
de l’innommable comme dans cette grande femme
rouge à la poupée, réminiscence érotique de
La
Leçon de guitare
de Balthus. La matière picturale se
transforme en masques doux et cruels que le feu du
pinceau semble rigidifier comme lors de l’alchimie
de la fonte de la cire en bronze. Ces visages nous
regardent, nous traquent, grimés comme dans un
poème de Dylan Thomas : “O make me a mask and a
wall to shut from your spies” (Faîtes-moi un masque
et un mur pour me cacher de vos espions).
“Quand tu tends la main dans le noir, dans le vide,
la première chose que tu touches, c’est un ange.”
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