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(
artabsolument
)
no 17 • spécial made in france • été 2006
Suite à une enquête récemment
commandée par le Comité Profes-
sionnel des Galeries d’Art sur la
situation des galeries en France,
la revue
(art absolument)
et
Almanart.com
ont rencontré sa
déléguée générale, Marie-Claire
Marsan, pour en éclairer certains
points. L’enquête souffle un vent
d’optimisme dans un contexte
économique longtemps ressenti
par l’amateur d’art comme “fra-
gile” : nombre de galeries ayant
fermé ces deux dernières années,
la cause invoquée étant la montée
des loyers, l’inaccessibilité des
foires, les circuits de vente par
internet, et surtout la frilosité des
acheteurs, elle montre cependant
que ces difficultés ne sont ni fatales
ni insurmontables. Les français,
qui représentent les deux tiers de la
clientèle des galeries, semblent
malgré tout collectionneurs, d’au-
tant que les récentes dispositions
fiscales relatives aumécénat (loi du
1
er
août 2003) encouragent particu-
liers et entreprises à dynamiser le
marché de l’art, qui accusait, entre
autres, les fortes charges sala-
riales des galeries. Par ailleurs, les
redoutées nouvelles filières de
vente n’apparaissent pas si hostiles
que l’on pourrait le craindre. Même
si on peut noter une très nette aug-
mentation des ventes d’œuvres
d’art par internet (via des sites
comme EBay ou Artprice, qui pro-
pose trente milles œuvres de
toutes époques !), ou dans les
cercles privés, les fermetures de
certaines galeries sont compen-
sées par l’ouverture de nouvelles,
comme Suzanne Tarasiève, Hervé
Loevenbruck ou Eva Hober, pré-
sentes sur le marché avec des
ambitions internationales; en outre,
la galerie offre un véritable espace
de visibilité auquel ne peut pré-
tendre l’internet. Enfin, bénéficiant
d’un meilleur partenariat avec le
secteur public (comme c’est depuis
longtemps le cas à l’étranger,
notamment en Angleterre, où les
galeries et les institutions “tra-
vaillent main dans la main”,
comme le soulignait le galeriste
Emmanuel Perrotin lors d’un
entretien pour
Almanart
), elles y
puisent de nouvelles ressources.
La Force de l’Art
est en ce sens une
initiative qui peut contribuer à
dynamiser le marché interne, d’au-
tant que certaines galeries en ont
potentiellement les moyens : avec
un chiffre d’affaires supérieur à un
million d’euros pour 20 % d’entre
elles tout y concourt. Reste que,
comme le remarque Marie-Claire
Marsan il faudrait d’une part «un
lieumuséal dédié à la création fran-
çaise, comme le Whitney pour les
américains», et d’autre part plus de
soutien du marché hexagonal de la
part des collectionneurs français
car, pour prendre un exemple «si
Monsieur Saatchi a acheté beau-
coup d’artistes anglais pour en faire
la promotion, Monsieur Pinault
achète des françaismais ne lesmet
pas forcément en avant…».
État des lieux : les galeries en France
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Par Antoine Fonsagrive
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