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ARTISTES
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Dan Gerbo.
La Ferrari transpercée.
2013, ferrari Testarossa
empalée sur un pieu,
pièce unique.
Courtesy de l’artiste.
DAN GERBO
Jean Baudrillard écrit : « société de
consommation : c’est la dénégation du
réel sur la base d’une appréhension
avide et multipliée de ses signes ».
Et force est de constater qu’en occi-
dent, l’abondance apparaît comme
l’évidence sur laquelle se construit
notre système culturel – avec tous les
écueils qu’une telle conduite engendre.
Dans son art conceptuel privilégiant
le processus mental à la production
plastique, et prenant des objets emblé-
matiques du luxe pour les élever au
rang d’œuvres, Dan Gerbo souligne
les travers de cette société de l’excès.
«Ces plaisirs artificiels nourris par la
cupidité, le narcissisme ou la vanité,
détruisent ou déforment la notion du
bonheur.» Exposant l’éternelle insatis-
faction d’une nature humaine voulant
toujours plus au risque de courir à sa
propre perte, l’artiste rappelle que le
bonheur ne tient pas au paraître, et
qu’il convient d’opérer une dichotomie
entre être et avoir. Souvent l’objet à
connotation menaçante s’allie à celui
du luxe, soulignant de fait sa dangero-
sité : c’est le cas de sa Ferrari, sym-
bole de puissance, qu’il transperce
d’un pieu. Ainsi mis en scène, ces
Né à Mulhouse en 1955. Vit et travaille à Lutterbach (68).
SITE •
dan-gerbo.com
CONTACT •
– 06 80 57 01 03
EXPOSITIONS
2019 •
Biennale de Londres, Royaume-Uni (3
e
place pour le prix d’art conceptuel)
2019 •
Luxembourg Art Fair, Luxembourg
2018 •
Club de Bâle, Basel, Suisse
LUXE, EXCÈS ET PERDITION
consommables apparaissent comme
autant de simulacres du bonheur, de
surcroîts de dépenses superflus. Et
cette problématique d’une consomma-
tion effrénée est largement répandue :
sa série sur la hache plantée dans les
billets de banque décline les huit mon-
naies les plus courantes, euros, dollars
ou livres sterling… Là où les masses
sont passives, créant des objets et les
consommant pour s’accomplir, Dan
Gerbo les détruit pour exister – sans
jamais porter de jugement, se conten-
tant de soulever, non sans humour, des
questions universelles.
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