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CHRISTINE BUCI-GLUCKSMANN
Entre ciel, terre et eau, dans
les entre-deux de la biologie et du numérique,
de l’imaginaire et du réel, l’exposition
Digital
Abysses
à la Base sous-marine de Bordeaux nous
fait flotter dans une sorte de paradis inversé, une
nouvelle Atlantide. Miguel, peux-tu expliquer ta
conception de l’exposition et ton rapport à ce lieu
immense, aquatique et atypique ?
MIGUEL CHEVALIER
Ce qui est important dans ce lieu, c’est
qu’il est constitué de salles multiples, des plus
petites aux plus grandes. Un vrai labyrinthe dans
l’obscurité, qui permet de créer des pièces nouvelles
restructurant l’espace. C’est aussi un milieu aqua-
tique et cette relation à l’eau, aux abysses et à tous
les êtres qui les habitent est pour moi nouvelle. Aussi
cet univers commence-t-il par un parcours inspiré
MIGUEL
CHEVALIER,
VOYAGE EN PAYS
DIGITAL
UNE POÉTIQUE OÙ L’INCONNU ET L’INFINI SURGISSENT ALORS DE
CE « BAROQUE TECHNOLOGIQUE » DES FLUX ET DES RÉSEAUX. UN
BAROQUE, OUVERT À TOUTE L’IMAGINATIONARTIFICIELLE ET À «CETTE
CHAIRDE L’IMAGE» QU’ANALYSE JÉRÔMENEUTRES
1
. UNE CHAIRPARA-
DOXALEMENT SANS CHAIR, UNE CHAIRDE TEXTURE ET D’IMAGES, UNE
CHAIR IMMATÉRIELLE PLEINE DE RÊVES ET DE MONDES PLURIELS.
TEL EST L’ESPACE QU’OUVRE L’ART DIGITAL DE MIGUEL CHEVALIER,
DONT LES DERNIÈRES EXPOSITIONS NOUSMÈNENT DE LA BASE SOUS-
MARINE DE BORDEAUX AU GRAND PALAIS À PARIS, EN PASSANT PAR
OXFORD CIRCUS, POINT NODAL DES FLUX CONSTITUANT LA MÉGALO-
POLE DE LONDRES.
ENTRETIEN AVEC CHRISTINE BUCI-GLUCKSMANN
Pixels Liquides.
2018, installation, réalité virtuelle générative et interactive,
logiciel : Cyrille Henry et Antoine Villeret, 13 x 5 m.
Exposition de Miguel Chevalier,
Digital Abysses 2018
,
Base sous-marine de Bordeaux.
L’HOMME, L’ART, LA MACHINE