3
DIRECTEURDELAPUBLICATION
Teddy Tibi –
RÉDACTEURENCHEF
Tom Laurent –
SERVICEDÉVELOPPEMENT
Marie Courtois-Pavie –
CRÉATIONGRAPHIQUE
Nicolas Blanchet –
CORRECTION
Alice Jérôme
SITE INTERNET
Agence Celaneo
STAGIAIRES
Delphine Alexandre, Alia Euchi,
Emma Noyant, Lolita Siad-Guilleray
PUBLICITÉ
Elios Attal – Tél. : 01 70 36 77 58
SERVICEDESABONNEMENTS
IMPRESSION&PHOTOGRAVURE
Imprimerie Chirat – 744, rue de Sainte-Colombe
42540 Saint-Just-la-Pendue
DIFFUSIONLIBRAIRIE
Pollen Diffusion – 81, rue Romain Rolland – 93260 Les Lilas
Tél. : 01 43 62 08 07 –
ONTÉGALEMENTÉCRITDANSCENUMÉRO
Ulysse Baratin,Géraldine Bloch, Pascal Bonafoux,
François Jeune, Baimba Kamara, Pascale Lismonde,
Philippe Piguet, François Salmeron, Clément Thibault
ART ABSOLUMENT est édité par la société SUBJECTILE ART
SAS au capital de 146000€ – Président Teddy Tibi
Commission paritaire 0414K81704 – RCS Paris 510 408 560
Numéro ISSN 1634-6556 – Périodicité bimestriel
11, rue Louise Weiss – 75013 Paris – Tél. : 01 45 70 88 17
Art Absolument décline toute responsabilité quant aux publicités
qui sont publiées dans ses pages : leur contenu reste la seule
propriété intellectuelle des partenaires et annonceurs.
DROITSDEREPRODUCTION /CRÉDITSPHOTOGRAPHIQUES
ACTUALITÉS
©VilledeGrenoble /muséedeGrenoble– J.-L.Lacroix;
©AlainMachelidon;©BenjaminBarda–Centredesmonumentsnationaux;
©MonnaiedeParis /MartinArgyroglo;©MarcMunary;©Fedorenko–ADAGP;
©LatifAlAni,courtesyRuyaFondation;©HanaaMalallah;©AgnèsVarda;
©DiePhotographischeSammlung/SKStiftungKultur–AugustSanderArchiv,
Cologne;VGBild-Kunst,Bonn;ADAGPCourtesyofGallery JulianSander,Cologne
andHauser&Wirth,New York;©RMN-GrandPalais (muséeduLouvre) /Mathieu
Rabeau;©FlorianKleinefenn;©CentrePompidou,MNAM-CCI,Dist.RMN–Grand
Palais / Jean-FrançoisTomasian;©MaxErnst–ADAGP;© JacquesLéonard,
archives famille JacquesLéonard;©Médiathèquede l’architectureetdupatrimoine,
donationAndréKertész,diffusionRMN;©PiotrTravinski–ADAGP;©Patrick
Rimond;©OlivierMoriette;©DidierMichalet;©ADAGP©Applicat-Prazan
SOMMAIRE
©AldoParedespour laRmn-GrandPalais;©ClaireDorn;©Stanislav
Stepashko;©ArchiviodiStatodelCantoneTicino,Bellinzona (Suisse)Charles
Duprat;©RenaudAuguste-Dormeuil;©AbdallahBenanteur;©AurélienMole
CHRONIQUEPIGUET
©PhilippePiguet
CHRONIQUEDAYDÉ
©HervéVeronese–CentrePompidou
NOCOMMENT
©CentrePompidou,MNAM-CCI,Dist.RMN–GrandPalais /Philippe
Migeat;©BoydWebb–ADAGP
ROBOTSGRANDPALAIS
©Nam JunePaikEstate /EricEmo /Muséed’ArtModerne
de la villedeParis /Roger-Viollet;©SoKanno+Takahiro Yamaguchi /photo Yohei
Yamakami;©AldoParedespour laRmn-GrandPalais
MIGUELCHEVALIER
©MiguelChevalier–ADAGP
ORLAN
©AldoParedespour laRmn-GrandPalais
SCHOFFER
© Jean-JacquesMorer;©ÉléonoredeLavandeyra-Schöffer;
©N.Dewitte /LaM
ARTETESPACE
© JohanDecaix–SylvieLeonard;©LoïcPantaly;©Sébastien
Godefroy;©ChristinadeMiddel
TISSERTRESSER
©NicolasDewitte/LaM;©Tutti images;©GalerieLahumière;
©PhilippeMigeat;©MarcDomage;©Galerie InSitu-FabienneLeclerc,Paris;
©ClaireDorn
SYMBOLISMEBALTE
©StanislavStepashko;©ArunasBalténas;
©NormundsBraslinš
MONETETABSTRACTIONUS
©EllsworthKellyFoundation;©ArchivoFotográfico
MuseoNacionalCentrodeArteReinaSofía;©CentrePompidou,MNAM-CCI,Dist.
RMN-GrandPalais / JacquesFaujour /MichèleBello;©Estate JoanMitchell;
©ClaudeGermain–ArchivesFondationMaeght;©HelenFrankenthaler
Foundation, Inc.;©StudioSebert,Paris
IRANQAJAR
©AndréLongchamp;©RMN-GP (muséeduLouvre) /Hervé
Lewandowski /HughesDubois
ANTONIORECALCATI
©AntonioRecalcati;©PaoloVandrasch;©CharlesDuprat;
©UgoMulas
RENAUDAUGUSTEDORMEUIL
©eac– JulieRateau;©MAMAC /RenaudAuguste-
Dormeuil;©LuisDoRosario–©MACROTestaccio
BENNANTEUR
©AbdallahBenanteur
LUBAINAHIMID
©AurélienMole
COLLECTIONNNER
©StevenHoll–FranklinAzziArchitecture–PaulArene /XO3D
pourCompagniedePhalsbourg
JCVOLOT
© JosefinaEikenaar;©AtelierDémoulin;©Abbayed’Auberive;
©TracyWiddess
BIBLIO
©AdelAbdessemed;©BlaiseAdilon;©AntoineBruy
« L’homme se situe dans un triangle onto-
logique défini par l’animal, la machine et
Dieu », affirme le paléoanthropologue
Pascal Picq, avant de rappeler un épisode
du livre de
La Planète des singes
imaginé
en 1963 par Pierre Boulle – et par ail-
leurs jamais repris dans ses différentes
adaptations à l’écran. Si les grands singes
prennent le pouvoir sur la planète Soror,
c’est, si l’on suit ce chercheur, parce que
« les humains ne se comportaient plus
comme des humains. Les machines pro-
duisaient tout ce dont ils avaient besoin
et les grands singes domestiqués assu-
raient tous les services […] Les humains
cessèrent d’être actifs, intellectuelle-
ment et physiquement. Devenus inca-
pables de réagir, ils finirent par glisser
d’un état d’esclavage volontaire à celui
d’asservissement sous la férule des
grands singes. »
Aujourd’hui, l’extinction massive des
espèces de singes en cours risque de lais-
ser le scénario de Boulle au rayon de la
science-fiction, mais le processus relaté
par Pascal Picq tient lieu d’avertissement
en ce qui concerne nos vies agrémentées
par les services des robots et l’expansion
de l’intelligence artificielle. En cela, notre
relation aux robots – et notre vocation à
les comprendre – s’enracine largement
dans nos propres conceptions culturelles.
L’exemple de l’équipe française d’Aldeba-
ran, qui a déjà mis au point trois types de
/
ÉDITORIAL
/
robots – le dernier étant NAO, pensé pour
« apporter une assistance aux personnes
en situation de perte d’autonomie » –,
s’avère frappant. Ces robots trouvent très
peu de preneurs au niveau du marché
européen, mais ils s’exportent très bien
au Japon. « Pour les Japonais qui sont ani-
mistes, qui conçoivent le monde comme
une seule âme partagée entre les humains,
les animaux et les autres entités vivantes,
le fait d’avoir une relation humaine,
sociale, avec des robots humanoïdes, des
«machines animées» au sens d’Aristote,
ne pose strictement aucun problème »,
explique encore Pascal Picq.
Ce que les œuvres d’art laissant à la
machine le soin de participer à leur créa-
tion nous apprennent pour le moment,
c’est que l’intelligence artificielle nous
apparaît toujours sous la forme d’une
altérité. L’exposition
Artistes & Robots
au Grand Palais en recèle plusieurs en
ce moment. Que ce soit l’ORLANOÏDE
qu’a conçu l’artiste ORLAN – et dont
elle qualifie la pensée de « stupidité
artificielle » – ou un court-métrage dont
le scénario a été écrit entièrement par
« Benjamin », un logiciel d’intelligence
artificielle, ils paraissent comme des
versions un peu abruties d’une personne
ou d’un scénario, même médiocre. C’est
qu’au fond, il est largement temps de
comprendre que la machine n’a pas voca-
tion à
singer
l’humain.
Tom Laurent
En couverture :
Antonio Recalcati dans son atelier parisien, 1971.
Photographie d’Aurelio Amendola.
L’ARTISTE,
LE SINGE
ET LE ROBOT
