Revue Art Absolument N°90 - aperçu - page 19

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sur la foire –, pouvaient y côtoyer
les portraits à l’encre très colorés du
Congolais Kura Shomali ou l’abstrac-
tion conceptuelle de Tariku Shiferaw,
Éthiopien parti étudier à Los Angeles.
De fait, cette diversité d’horizons
s’avère profitable à la qualité de l’en-
semble, alors que des effets d’aubaine
poussent certains à imiter le nombre
limité d’artistes élus par le succès.
«Cette année, on a une belle présence
des Amériques, des États-Unis à l’Amé-
rique latine, en passant par Cuba et les
Caraïbes. Nous cherchons à créer une
foire véritablement internationale »,
dit la directrice.
Au Carreau du Temple, les marchands
européens comme les Parisiens
André Magnin, Anne de Villepoix et
Vallois – largement lié au Bénin, avec
les artistes Dominique Zinkpé ou
Gérard Quenum –, l’October Gallery
de Londres ou la galerie Number 8 de
Bruxelles sont néanmoins en nombre
parmi les 44 galeries présentes. Une
importance qu’assume Victoria
Mann : « Il faut dépasser les opposi-
tions systématiques entre Afrique et
Occident et s’intéresser à ces diver-
sités, à des individualités ayant des
visions à partager. » Au sein du conti-
nent néanmoins, le sud pourtant non
francophone de l’Afrique emporte une
forte proportion des exposants. Entre
autres, la First Floor Gallery d’Harare
au Zimbabwe présente Mavis Tauzeni
et Amanda Mushate, Espaço Luanda
Arte d’Angola les artistes VAN ou
Kapuka et la Dyman Gallery, basée à
Stellenbosch, Mandlenkosi Mavengere
et Marguerite Roux. Reste que l’expé-
rience des précédentes éditions prouve
que AKAA peut se prévaloir d’être une
foire où la découverte est assurée, et ce
quelle que soit l’implantation géogra-
phique des galeries.
À leur adresse, Victoria Mann rap-
pelle qu’AKAA « joue un rôle de
tremplin, une plateforme utile afin
de pouvoir donner une visibilité
internationale aux artistes ». Avec
15 000 visiteurs en moyenne lors
des précédentes éditions, la foire
correspond à l’espoir d’une floraison
substantielle d’un marché de l’art
contemporain africain, pour lequel
la tenue rien qu’à Paris des exposi-
tions
Beauté Congo
à la Fondation
Cartier en 2015
ou
Art/Afrique, le
nouvel atelier
à la Fondation Louis
Vuitton en 2017 a fait office de signal
fort. Les ventes dédiées se sont mul-
tipliées chez Sotheby’s et Christie’s à
Londres, installant certains artistes
afro-britanniques comme Lynette
Yiadom-Boakye, participant en
2019 à la Biennale de Venise avec le
Pavillon du Ghana, mais aussi à Paris
chez Artcurial, Cornette de Saint-Cyr
ou Piasa – dont un département spé-
cialisé en art contemporain africain a
Vue du stand de la galerie Didier Claes, AKAA,
Carreau du Temple, Paris, 2018.
Œuvres de Kendell Geers.
No Martins.
Public Enemy IV.
2019, acrylique sur toile, 138 × 98 cm.
Courtesy de l’artiste et ELA - Espaço Luanda Arte, Luanda.
Steeve Bauras.
3K Project, sans titre N°7
.
2013, photographie.
Courtesy de l’artiste et YCOS-Project.
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