Si l’Italie doit sa puissance à Rome, elle doit son génie à l’Étru-
        
        
          rie. On ne comprend pas pourquoi les Latins, ces soldats un
        
        
          peu bêtes et méchants mais disciplinés, adoptent tout d’un
        
        
          coup l’art, la pensée et le mode de vie grecs, si l’on méconnaît
        
        
          la capiteuse civilisation qui les a précédés et qui a fait son
        
        
          lit – et quel lit ! – pour eux : les Étrusques. D’ailleurs, les Grecs
        
        
          ne considéraient-ils pas leurs voisins étrusques – qui se nom-
        
        
          maient eux-mêmes Rasna mais qu’ils appelaient Tyrsenoi (les
        
        
          Tyrrhéniens) – comme des «semblables différents»? Sous la
        
        
          grandeur de Rome gît la splendeur de l’Étrurie.
        
        
          Si la dodécapole étrusque, confédération de douze cités-États
        
        
          dirigées par un lucumon (roi) ou un zilath (magistrat), corres-
        
        
          pond plus ou moins à la Toscane actuelle (en allant tout de
        
        
          même à une certaine époque jusqu’à la rive droite du Tibre à
        
        
          Rome), la civilisation étrusque déborde largement ces fron-
        
        
          tières. À son apogée, elle s’étend au nord dans la vallée du
        
        
          Pô, jusqu’à la cité lacustre de Spina – Venise étrusque avant
        
        
          la lettre –, et au sud en Campanie, jusqu’à Pompéi. Après avoir
        
        
          révélé les splendeurs de la vie quotidienne qui régnait dans
        
        
          cette même Pompéi, le musée Maillol se penche sur la joie de
        
        
          vivre qui réglait l’existence des riches habitants de Véies (Isola
        
        
          Farnese), de Tarchna (Tarquinia) et de Velzna (Orvieto), tandis
        
        
          que le musée du Louvre révèle les dernières fouilles faites à
        
        
          Caere (Cerveteri), autour de l’inestimable
        
        
          
            Sarcophage des époux
          
        
        
          .
        
        
          Peuple de marchands – volontiers pirates si l’on en croit les
        
        
          Grecs –, lesÉtrusques voient leur thalassocratie régner enmaître
        
        
          sur la mer tyrrhénienne, jusqu’à la défaite de Cumes contre
        
        
          Syracuse en 474 avant J.-C. Au VI
        
        
          e
        
        
          siècle avant J.-C., à l’époque
        
        
          où ils gouvernent Rome, et au siècle suivant, ils exportent tou-
        
        
          
            Statuette de chef.
          
        
        
          Deuxième moitié du IX
        
        
          e
        
        
          siècle avant J.-C., bronze fondu, 13 cm.
        
        
          Museo di Villa Giulia, Rome.
        
        
          La fête
        
        
          
            Par Emmanuel Daydé
          
        
        
          
            Musée Maillol, Paris.
          
        
        
          
            Du 18 septembre 2013 au 9 février 2014.
          
        
        
          Étrusques – un hymne à la vie.
        
        
          Commissariat : Anna Maria Moretti Sgubini et Francesca Boitani.
        
        
          étrusque
        
        
          
            Expositions
          
        
        
          
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