MUSÉE DU QUAI BRANLY.
DU 5 AVRIL AU 24 JUILLET 2011.
Dogon.
Commissaire de l’exposition : Hélène Leloup.
Dogon :
lamontagne
magique
PAR EMMANUEL DAYDÉ
La falaise, la falaise ! C’est d’abord ce paysage du
bout du monde, où, comme le notait Michel Leiris,
« tout n’est qu’abîme, plein ciel ou souterrain», qui
est à l’origine de la fascination exercée par la culture
dogon. Cet immense, long et abrupt contrefort de
grès primaire, qui domine la plaine au nord comme
au sud sur plus de 200 km, au centre du Mali, en
amont de la bouche du Niger, s’effondre du plateau
aride de Bandiagara à la façon de quelque forte-
resse inviolable. Flottant presque entre ciel et terre
comme Laputa, l’île volante imaginée par Swift dans
Gulliver
, le Pays dogon semble peuplé d’habitants qui
arborent un œil tourné en dedans et l’autre vers le
zénith. Ce que confirment les récits mythiques de ce
mystérieux petit peuple, du moins tels que rappor-
tés par Marcel Griaule : «Autrefois, au temps où le
ciel était très proche de la terre, les femmes dogons
décrochaient les étoiles et les donnaient aux enfants.
Quand ceux-ci étaient las de jouer, les mères leur
À gauche en haut :
Village de Tireli, maison du Hogon. Photo Emmanuel Daydé.
À gauche en bas :
Village de Tireli, falaise de Bandiagara. Photo Emmanuel Daydé.
À droite :
Statue anthropomorphe.
IX
-
X
e
siècle, bois, 210 x 37 x 22 cm.
Bandiagara (région), statue acquise par l’État français grâce
au mécénat de AXA, avec le soutien d’Hélène et Philippe Leloup.
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EXPOSITIONS
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