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page
14
(
artabsolument
)
no 2 • automne 2002
Art Absolument : Hormis le grand intérêt de
voir réunies les œuvres de deux artistes
majeurs de la modernité, quelle a été pour
vous la nécessité d’organiser cette confronta-
tion entre Matisse et Picasso ?
Isabelle Monod-Fontaine : L’une et l’autre,
nous avons déjà tout un passé avec eux !
Anne a beaucoup travaillé sur Picasso, mais
aussi sur Matisse. Et moi plutôt sur Matisse,
avec quelques incursions chez Picasso. Je
crois qu’on a toujours constaté que l’on pou-
vait difficilement évoquer l’un sans parler de
l’autre. Parce qu’ils se sont eux-mêmes
continuellement regardés travailler, ils se
sont intéressés l’un à l’autre et plus que ça :
passionné chacun pour l’œuvre de l’autre. Ils
ont entretenu un dialogue complexe, et il y a
de multiples points de contact, de friction
entre leurs œuvres, mais aussi entre leurs
milieux respectifs : qu’il s’agisse des collec-
tionneurs, des marchands ou de leurs amis
tout simplement.
Anne Baldassari : Matisse et Picasso ont en
effet partagé dès les premières années du
siècle un même univers culturel, littéraire
ainsi que le même cercle d’amateurs et de
marchands. Cela a joué un rôle important
dans le regard commun porté par ce milieu
sur leurs œuvres en train de se développer.
Rencontre
Anne Baldassari et Isabelle Monod-Fontaine
Entretien avec les deux
commissaires de l’exposition
Cette Rencontre évoque autant les enjeux historiques de la confrontation entre deux artistes
majeurs de lamodernité que la voie qu’ils ont frayée aux artistes du XXe siècle. À la fois attentive
et passionnée, celle-ci s’est voulue libre, presque à bâtons rompus, afin de privilégier le caractère
dynamique de toute réflexion à voix haute.
Pablo Picasso
Tête de femme (Fernande),
1909. Bronze, 40x23x26 cm.
Musée Picasso, Paris
1,2,3,4,5 7,8,9,10,11,12