11
Pour certains, leurs œuvres laissent lire l’écho de
leurs craintes et de leurs doutes, escamotant les mots
sous la grille de l’isolement pour l’écrivain Tahar
Ben Jelloun, traçant une figure de repli pour Séra ou
mettant en scène une intimité, à l’image de l’auto-
portrait au cactus de Khaled Takreti. Pour d’autres,
des travaux en cours se sont mis à résonner avec la
situation, à commencer par Nicolas Daubanes, cher-
chant à conjuguer des gestes liés à l’univers carcéral
Ernest Pignon-Ernest.
Étude pour Nerval / Aurelia.
2020, fusain et pierre noire sur papier, 100 x 60 cm. Courtesy galerie Lelong, Paris.
et son image. Au même moment, François Réau a
amplifié une exploration graphique antérieure sur
la variété des plantes médicinales tandis que les
photographies de Nicolas Dhervillers se sont teintes
d’un sentiment de retour à la nature. Les horizons,
ceux peints et barrés de lignes sans fin d’Olivier
Masmonteil ou compilés par le photographe Éric
Bourret, ne pouvaient que susciter l’appel du large.
À la pandémie, les artistes ont aussi retourné une
