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chêne, ne pas laisser fuir sa beautémodeste
mais réelle est une sorte d’exercice spiri-
tuel. Mettre des mots sur ces apparitions,
c’est faire parler le monde et obliger ma
langue à la concision maximale. Un idéal.
souscrirait, je crois, à l’idée qu’elles font
une peinture de femmes. Je suis persuadée
que la plupart du temps, dans notre quoti-
dien, lorsque nous agissons, créons, nous
ne sommes pas assignées à un « genre »,
car celui-ci est «suspendu». Et je suis sûre
qu’en restant vigilantes et actives, nous
parviendrons à rendre aux femmes leur
juste place et leur visibilité dans la création
contemporaine, à l’égal, enfin, des hommes!
Dans
Un chêne
, vous associez des poèmes
avec des photographies que vous avez
vous-même réalisées. Pourriez-vous évo-
quer cette façon nouvelle d’expérimenter
le lien entre images et mots?
Si l’on s’arrête, si l’on ralentit le rythme des
perceptions, on commence à
voir
. Saisirmon
Alexandra Vassilikian.
Autour d’une souche.
2009, tirage argentique sur papier baryté et techniques mixtes, 50 x 65 cm.
BELINDA CANNONE
EN QUELQUES DATES
Vit et travaille à Paris et dans le Cotentin.
Elle a publié une vingtaine de livres, romans, essais, récits
et collabore à la revue
Verso
depuis sa création en 1996.
1990
Premier roman,
L’Adieu à Stefan Zweig
, Le Seuil.
2000
Premier essai,
L’Écriture du désir
, Calmann-Lévy.
