Art Absolument 77 - apercu - page 24

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notre regard. Que voient les hommes pré-
historiques ? Ne façonnent-ils pas déjà le
regard sur le visible en le dessinant? Par ail-
leurs, je dois ajouter que les personnages de
L’Île au nadir
ont un intérêt particulier pour
la question de leur lignée, de leur origine
donc. Qu’ils s’intéressent à ces images est
unemise en abyme de leur questionnement.
Comment, dans
L’Homme qui jeûne
(2006),
la description de tableaux vous permet-
elle de parler de l’amour, un thème impor-
tant dans votre œuvre?
Dans ce roman, j’ai mis en scène un ama-
teur passionné voleur de tableaux, et au
fil du livre, je décris plusieurs tableaux qui
tous, mais diversement, représentent des
couples – autre façon de poser une des pro-
blématiques du personnage. Chaque fois
qu’un écrivainmet en scène un art «autre»,
c’est pour pallier une limite, personnelle ou
générale, du discours littéraire. Paul Ricœur
disait de lamétaphore qu’elle est un pouvoir
de redécrire la réalité. Ainsi fait la peinture,
et son emploi dans mon roman est une
manière de redoubler la métaphore.
Aujourd’hui la question du féminisme
est très présente dans le champ des arts
plastiques. Quel regard portez-vous sur
le féminisme, le vôtre (
La
Tentation de
Pénélope
) et celui des autres? Avez-vous
le souvenir de démarches féministes de
plasticiennes qui vous ont particulière-
ment intéressées?
Aucune des femmes peintres que j’aime ne
Alexandra Vassilikian.
Autour d’une souche.
2011, tirage argentique sur papier baryté, virage sépia et or et techniques mixtes, 60 x 70.
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