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François Morellet et ses amis
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE CHAMBÉRY
DU 3 DÉCEMBRE 2016 AU 19 MARS 2017
Commissariat : Caroline Bongard et Sébastien Delot
ORCHESTRÉ PAR PHILIPPE PIGUET
FRANÇOIS MORELLET
HOMMAGE(S)
Il était comme ça, François Morellet. Toujours prompt au bon mot et à la
pirouette verbale. Un détonnant mélange d’esprit et de sérieux. Dans la
tradition d’Alfred Jarry, d’Alphonse Allais et des Incohérents ajoutée à
celle d’une abstraction géométrique forte de « recherche d’art visuel ».
Il fut d’ailleurs membre fondateur du groupe éponyme – le GRAV – qui fit
les beaux jours mouvementés de la Biennale de Venise de 1968. Fou de
la ligne, il l’a mise en jeu, de sa rectitude à sa déliquescence, dans toute
une production d’œuvres graphiques, construites et/ou lumineuses, aux
compositions les plus inattendues, qui sont autant de moments rares,
tour à tour sensibles, ludiques ou baroques. En phase avec son temps, la
démarche de François Morellet n’en appelle pas moins à un vocabulaire
de formes élémentaires qui mettent en avant les rudiments d’un langage
paradoxalement personnel et universel. Une œuvre hors temps, donc défi-
nitive. Disparu le 10 mai dernier, à l’âge de 90 ans – il est né le 30 avril
1926 –, François Morellet m’avait lancé un jour d’un ton goguenard à
propos de la ville qui l’a vu naître : « Né à Cholet, vit et travaille à Cholet,
mort à Cholet. » Ce jour-là, il avait huit ans d’avance !
Lunatique n only n° 1
.
1997, néons.
Musée des Beaux-Arts, Rennes.