ArtAbs66 - Juillet/Août 2015 - Aperçu - page 25

Tom Laurent
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La nature des rapports entre
les arts plastiques et l’art floral semble
aujourd’hui dictée par une séparation d’ori-
gine historique : celle entre les Beaux-Arts
et les arts décoratifs, entraînant une forme
de cloisonnement et, parfois, de hiérarchi-
sation. Cela a-t-il toujours été le cas ?
Jean-ChristopheConrié
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La doctrine chrétienne est
en réalité l’origine première de cette sépa-
ration. Pour imposer sa symbolique face
au paganisme et croyances populaires,
elle a limité, voire proscrit, la représen-
tation des fleurs dans l’iconographie
religieuse dès le V
e
siècle. Cette condam-
nation est à l’origine du déclin de la culture
florale durant près d’un millénaire. Par la
suite, la fleur partage les vicissitudes du
figuratif dans l’art moderne. Du fauvisme
au surréalisme, elle conserve une place
majeure mais perd toute pertinence sur la
voie de l’abstraction pure. Les arts déco-
ratifs ont, eux, répondu en premier aux
impératifs économiques de l’exercice de la
fleuristerie. On peut citer notamment l’as-
sociation de fleurs aux signes de recon-
naissance sociale (décoration, cadeaux…)
et aux modes vestimentaires qui perdure
aujourd’hui dans la confection de tenues
florales et défilés, et dans la création d’ac-
cessoires (boutonnière, porte-bouquet…),
de vases et contenants (verre, cristal,
métal, poterie) dédiés à la mise en valeur
des fleurs. Aujourd’hui, certains artistes
contemporains font revivre l’art floral en
lui apportant de nouvelles sources d’ins-
piration et poussent son exploitation –
son exploration – vers l’extension de ses
formes, couleurs et matières.
TL
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À quand remonte la constitution d’un art
floral à proprement parler, commemoment
correspondant à une volonté consciente
d’en élaborer les codes ?
JCC
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Pour se saisir de cette histoire, il faut
distinguer l’art floral de l’art des jardins,
même si les variétés de fleurs prélevées
dans ces derniers se retrouveront dans les
bouquets et compositions. La Renaissance
voit l’émergence d’une recherche réelle
dans la disposition des fleurs, dont
témoignent les représentations florales
picturales d’alors : l’utilisation d’une fleur
unique qui s’accompagne de feuillages
harmonieusement disposés, mais aussi
Jan Davidsz. de Heem.
Vase à fleurs
. Vers 1645, huile sur toile, 69,6 × 56,5 cm.
National Gallery of Art, Washington.
2014, réalisation lors de la présélection
des candidats à la finale des «Meilleurs Ouvriers
de France» (MOF), section Art Floral.
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