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Regards croisés
le
floral
et les
Beaux-Arts
Histoires
depollenentre
Entretien avec
Jean-Christophe Conrié
Benoît Saint-Amand. 2015, réalisation (détail) pour
l’épreuve «Lampadaire design», finale des «Meilleurs
Ouvriers de France» (MOF), section Art Floral.
« Toute théorie est sèche, et l’arbre précieux de la vie est fleuri » : la formule est de
Goethe, qui a étoffé la description morphologique de nombreuses fleurs en s’attelant
à identifier l’
Urpflanze
, la plante originelle. Il résume bien la dimension symbolique
dont l’élément floral est détenteur, que
les maîtres fleuristes lient en bouquets
aux grandes étapes scandant la vie
humaine, dont ils partagent, somme
toute, le caractère éphémère... L’usage
ritualisé de certaines espèces, la com-
binaison entre différentes variétés, la
mise au point de règles de composition :
cet ensemble a son histoire, constituée
sous l’œil des artistes, parfois avec
leur concours. Car le floral exerce sur
eux une fascination certaine, depuis
les fleurs-ornements et anonymes de
l’Égypte antique jusqu’à la peinture
contemporaine de Cy Twombly, ce
« vieillard fou de pivoines » alignées
en des suites minimales, dont l’effa-
cement pourrait presque en signifier
la précarité. À propos des relations
entre ces deux domaines, dont on
pourrait penser qu’ils se fécondent
tout en gardant bien leurs distances,
Jean-Christophe Conrié, président de
la Fédération Française des Artisans
Fleuristes, fait un état des lieux.
