En laissant leurs empreintes, les lieux détermi-
nent bien souvent des dispositions pour l’esprit.
Celles que le musée des Beaux-Arts inscrit au
cœur de la cité nantaise sont de l’ordre du dia-
logue. Entre les œuvres et les hommes, entre
les hommes eux-mêmes. Et ce, presque malgré
la majesté d’un bâtiment symbole de l’architec-
ture muséale du tournant du XIX
e
siècle, créé par
Clément Josso, grand prix de Rome, inauguré en
1900 pour accueillir des collections à l’étroit dans
leur ancienne demeure. Depuis la rue qui y mène,
l’imposante masse du monument se détache en
creux, offrant aux regards son auguste façade.
À l’intérieur aussi, le luxe originel est intact, la
lumière partout, changeante et conduite par de
larges baies et un système d’éclairage zénithal.
Restauré au cours des années 1980, l’impres-
sionnant patio – où l’on a récemment pu voir des
expositions d’importance telles que
Simon Vouet,
les années italiennes
, l’installation cet été d’une
œuvre d’Ernesto Neto, évocation plastique d’un
commerce triangulaire qui fit la fortune de Nantes,
ou celle d’un monumental bloc de cire rouge par
Anish Kapoor en 2007 – occupe une place centrale ;
il permet d’entretenir cette conversation féconde au
sein de collections qui vont des primitifs italiens à
la création la plus contemporaine, exposées chro-
nologiquement. Les perspectives se multiplient
Le
musée
des
Beaux-Arts
de
Nantes
Par Tom Laurent
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lieu d’expositions
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