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Collection
Entretien entre Christophe Penot et Marine Robin
Résonance, de l’original aumultiple
Centre Cristel Éditeur d’Art, Saint-Malo
Du 30 janvier au 5 mars 2016
de l’œuvremultiple
Les dimensions originales
Organisée en collaboration avec le Centre Cristel Éditeur d’Art dirigé par
Christophe Penot,
Résonance
met en regard la collection Art Absolument créée
en 2013 avec des œuvres uniques, élaborées dans une proximité particulière avec
les artistes. La diversité de leur geste trouve dans la pratique de l’estampe, ou
du multiple, un terrain singulier, que certains n’avaient alors que peu exploré. La
tenue de cette exposition à Saint-Malo est l’occasion de revenir avec Jean Bories,
adjoint à la culture de la ville, sur les dimensions historiques et patrimoniales de
la cité malouine, qui s’écrivent au présent.
Marine Robin
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Pouvez-vous revenir sur votre
parcours, et en particulier sur votre impli-
cation en tant qu’éditeur d’art ?
Christophe Penot
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C’est d’une rencontre avec
l’éditeur d’art Joseph Foret, en 1986, qu’est
né mon désir de me consacrer à l’édition.
À l’époque, reporter sur le Tour de France,
j’ai eu l’occasion de faire sa connaissance
puisqu’il avait demandé à des peintres
comme Foujita, Dalí ou Utrillo d’illustrer
cet événement. Il m’a montré les livres
d’artistes, les gravures et lithographies
qu’il avait édités, signés par les plus grands
artistes européens du XX
e
siècle, notam-
ment Picasso, Dalí, Cocteau, Buffet, Fini.
Je me souviens lui avoir dit (j’avais alors
24 ans) que je voulais désormais exercer le
même métier que lui : éditeur d’art.
En quoi l’édition, tant du livre d’artiste que
de l’estampe, vous semble-t-elle être un
champ privilégié d’exploration?
Il est nécessaire de séparer le livre
d’artiste et l’estampe, qui ont deux voca-
tions différentes. Historiquement, le livre
d’artiste est récent ; il a vu le jour au XIX
e
siècle dans le but de réunir, mais tiré à
peu d’exemplaires, le talent d’un peintre
et d’un écrivain. En revanche, l’estampe, et
notamment la gravure, est beaucoup plus
ancienne. Sansmême parler des premières
gravures chinoises sur bois qui datent du
VII
e
siècle, il faut savoir que la gravure
sur cuivre a pris pied en Europe à partir
du XV
e
siècle, et qu’un dessinateur comme
Dürer s’est aussitôt servi de la reproduc-
tion mécanique pour faire connaître à tous
Mark Brusse.
La main et la mer.
2014, lithographie, 45 x 31 cm, 60 exemplaires.
Éditions Cristel, Saint-Malo.
