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FRANCE
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Inside
Palais de Tokyo, Paris
Du 20 octobre 2014 au 11 janvier 2015
Inside
réunit les œuvres d’une petite quarantaine d’artistes
contemporains autour d’un thème, celui de l’intérieur, consi-
déré par les commissaires de l’exposition comme « un lieu
privilégié pour l’apparition des images ». Dès lors, chacune
d’entre elles se lit sous la dictée
consciente
de ce prisme,
tout comme la forme donnée au parcours – un labyrinthe – du
visiteur semble en être l’émanation.
Degas disait du cadre qu’il est « le maquereau de la peinture » : dans
le cas du Palais de Tokyo, l’envie est grande de se demander ce qui
se passerait si les œuvres montrées retrouvaient leur « liberté ».
Car certaines d’entre elles méritent justement de pouvoir se passer
de ce cadre, quand la présence d’autres y trouve une justification
d’ordre plus spéculative. Parmi les œuvres, le dispositif illusionniste
du brésilien d’origine Marcius Galan suggère la présence d’un miroir,
qui s’avère dénué de qualité réfléchissante puis pénétrable. En creux,
Diagonal Section
produit une image de soi, déterminée par le choix de
rentrer ou non dans le miroir quand l’absence de reflets en appelle à
sa reconstruction mentale. Plus loin, Mike Nelson a installé ce qu’il
nomme un « dispositif d’atelier », dans l’intention de formaliser le
caractère inachevé de son processus de création. Le visiteur peut ren-
trer dans ce qui s’apparente à l’armature d’un bâtiment en construc-
tion mais pas le traverser : sa forme de chantier instruit sans doute
plus que la métaphore de l’impasse. Par contraste avec ce travail
aux dimensions monumentales, la vidéo du roumain Ion Grigorescu,
dont la présentation sur un petit écran emmène une focalisation du
regard, montre avec une simplicité étonnante son combat contre
lui-même, par le dédoublement de son image filmée. S’inscrivant
dans la lecture évoquée, la dimension cathartique de nombreuses
œuvres ressort de façon aiguë lors de la deuxième moitié du parcours.
La vidéo
L’Homme qui tousse
(1969) de Christian Boltanki, les films
d’animation de Nathalie Djurberg et Hans Berg, la pièce sonore de
Bruce Nauman s’emparent de cette terreur d’être, une terreur que
leurs œuvres contiennent en elles-mêmes.
Tom Laurent
Vue de l’exposition
Inside
, Palais de Tokyo, 2014-2015. Installation de Nathalie Djurberg et Hans Berg.
Vue de l’exposition
Inside
, Palais de Tokyo, 2014-2015. De gauche à droite : Ataru Sato,
His sea
, 2014; Ryan Gander,
I is…(x)
, 2014.
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