Page 5 - Aperçu AA 30 juillet/août 2009

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Le Nouëne, conservateur en chef des musées d’An-
gers, cherche à susciter notre curiosité. Il propose
au public un parcours dynamique en dotant chaque
salle d’une ambiance et d’une couleur différentes
afin d’appréhender de manière originale la très riche
collection de peintures datant du XIVe au XIXe siècle.
En même temps, il constitue progressivement une
collection d’art moderne et contemporain en choi-
sissant de présenter des œuvres autour d’artistes
qui ont des attaches angevines et d’en acquérir les
œuvres. C’est le cas d’Alexis Jeaneau dit Mérodack-
Jeaneau qui organisa des “musées du peuple” à
Angers au début du XXe siècle ; ou de Daniel Tremblay
auquel le musée consacra une exposition person-
nelle dès 1985, soit juste deux ans après sa brutale
disparition, puis une seconde en ce début d’année
2009 pour souligner le lien qui unit la ville à ses
artistes dont elle prend soin. Il s’agit aussi pour le
musée des Beaux-Arts de solliciter ces derniers :
ainsi Agnès Thurnauer a-t-elle relevé en 2009 le défi
d’intervenir dans l’accrochage des différentes salles
en exposant ses propres toiles dans certaines d’entre
elles. Le résultat permet un nouveau regard sur des
œuvres classiques qui, au contact de la création de
l’artiste contemporaine, narrent une autre histoire de
l’art ; les silhouettes souples de Thurnauer face aux
drapés de Tiepolo enrichissent notre compréhension
de ces deux univers et réaffirment leur complicité.
Afin de toujours renouveler ce dialogue entre les dif-
férentes expressions artistiques et de permettre au
plus grand nombre de participer au débat, le musée
des Beaux-Arts propose, entre autres, des visites de
ses collections autour d’un thème commenté par un
des conservateurs. C’est le même objectif de média-
tion qui est recherché lorsqu’un partenariat avec le
Centre national de danse contemporaine d’Angers
est conclu et qu’un chorégraphe travaille avec un
groupe de visiteurs en les confrontant à une des
sculptures du musée.
L’œuvre d’art n’est-elle pas au fond celle qui encou-
rage à jeter de nouveaux ponts entre elle et l’Autre?
Ci-dessus au fond :
François Morellet.
Pi piquant n°11,1=1,50.
2001, acrylique sur toile.
Ci-dessus à droite :
Niele Toroni.
Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalle régulier (30 cm).
1996, huile sur toile (diptyque).