Valérie Belin
, née en 1964 et travaillant à
Paris, s’est dès la fin des années 1980 atta-
chée à donner voix à une photographie
plasticienne, jouant avec les paradoxes de
la représentation humaine et l’inquiétante
étrangeté de ses modèles. Elle perçoit son
travail comme une lente progression de
l’objet vers la figure humaine, transition de
l’organique vers le virtuel.
Pauline Boty
, née en 1938 dans une banlieue
londonienne et décédée prématurément à
28 ans, se rattache à l’âge d’or du pop anglais
des années 1960. Elle s’est affirmée comme
la seule artiste résolument féministe du
mouvement, revendiquant par ses peintures
et collages sa liberté assumée de femme
dans un monde masculin.
Tracey Emin
, née en 1963, est une artiste
chypriote qui appartient au mouvement
londonien des Young British Artists, lancé
par Charles Saatchi dans les années 1980.
Sonœuvre, principalement graphique et lar-
gement sexualisée, lie obsessionnellement
autobiographie et représentation, jusqu’à
aborder avec violence les traumatismes de
son enfance.
Nan Goldin
est une photographe améri-
caine née en 1953 à Washington D.C. Suite
au suicide de sa sœur aînée, elle fait de
la photographie le moyen de conserver la
mémoire de ses proches, forme exutoire de
journal intime, mais aussi d’une chronique
collective. Évoluant au sein de la commu-
nauté LGBTQ, se revendiquant elle-même
bisexuelle, le réalisme sincère et parfois
dérangeant de ses images témoigne des
ravages du Sida dans les années 1980, brisant
le consensus gouvernemental du silence.
Louise Lawler
, née en 1947 à Bronxville,
vit et travaille à New York où elle se fait
connaître dès les années 1970 comme
artiste militante, féministe et pacifiste. Une
rétrospective au MoMA lui a été consacrée
en 2017. Elle a notamment photographié des
œuvres d’autres artistes présentées en gale-
ries, salles de vente, musées ou chez des col-
lectionneurs privés pour analyser les codes
qui lient contexte, identification et valeur.
Sarah Lucas
, née en 1962 à Londres, remet
en cause l’image de la femme en reprenant
les images sexistes des pin-up et les gros
titres de la presse à sensation des années
1980. Elle appartient à la génération des
Young British Artists et son langage visuel
organique est fortement marqué par une
sexualité subversive et humoristique.
SarahMorris
, née en 1967 à Londres, est une
artiste américano-britannique, lauréate en
2010 du Prix de la peinture de la fondation
Joan Mitchell. Cinéaste et peintre, elle a
d’abord investi un vocabulaire pictural war-
holien, conjuguant fraîcheur des couleurs
et iconographie glamour. Depuis la fin des
années 1990, l’abstraction en a pris le pas,
dans de grandes compositions où le jeu des
grilles et motifs modernistes est associé à
des villes.
Adrian Piper
, artiste et philosophe améri-
caine née en 1948, se rattache au mouve-
ment conceptuel né dans les années 1960.
S’attaquant au système racialiste aux États-
Unis, son travail combine pratique artistique
et théorisation dans un jeu de juxtapositions
complémentaires. Journaux, dessin, perfor-
mance, vidéo, installations et photographies
s’attachent à exprimer sa «
non place
», Afro-
Américaine pas « suffisamment noire » à
Harlem mais sujette au racisme latent dans
les écoles qu’elle fréquente.
Les artistes