Lutte.
2008, acrylique sur toile, 130 x 200 cm.
l’espèce
intérieure
L’univers de Min Jung-Yeon
est peuplé de curieux spé-
cimens. Tels des fossiles
suspendus entre les doigts
du temps, ils prennent vie
bizarrement sous nos yeux.
Ambivalents, mêlant au réel
l’onirique, ils nous attirent,
nous troublent. Nous les
voyons comme les hôtes de
l’intériorité, en constante
lutte, en perpétuelle méta-
morphose : ils sont l’ombre,
l’enfant, l’animal qui en
nous font germer beauté ou
angoisse, désir ou peur. Là,
une forme humanoïde se
mue en cocon d’animalité.
Ici, le passé revenant habite
la demeure du présent. Là
encore, les racines de l’ins-
tinct contaminent les fonda-
tions de la raison et les murs
de la pensée sont envahis par
la forêt du rêve. Ce que peint
Min Jung-Yeon ? Le genre
vivant en permanente refonte.
Une espèce intérieure en voie
de recréation.
Lutte.
Au royaume du dedans, d’un « Je » à
l’autre, des habitants toujours luttant.
Ombre colossale à enserrer, Ogre des
peurs à terrasser, monstre d’Ego à
bâillonner. Harassant conflit contre un
géant rival que l’on culbute avec des
prises de Lilliput.
Artistes
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