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ARTISTES /
ARTISTS
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Né à Cuba en 1974. Vit et travaille à Madrid.
Représenté par la galerie Suzanne Tarasieve, Paris.
www.alexandrearrechea.com
EXPOSITIONS
2011
El Objeto Sacrificado
, Casado Santapau Gallery, Madrid
2010
Orange tree
, Bronx Museum, New York
ENTRETIEN AVEC /
INTERVIEW BY
CARLOS GARRIDO CASTELLANO
ALEXANDRE ARRECHEA
CarlosGarridoCastellano
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Pourquoi avez-vous décidé de com-
mencer à travailler en solitaire, en dehors de Los
Carpinteros ?
Alexandre Arrechea
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Je pense que j’avais épuisé le méca-
nisme de la création en équipe. Je voulais cependant
demeurer fidèle à l’apprentissage que j’ai reçu et
inventer de nouveaux territoires. Me réinventer. Je
crois que je n’ai jamais réellement connu d’expé-
rience individuelle, car j’ai toujours travaillé en
équipe. Il était juste de se lancer vers une nouvelle
idée. Il s’agissait d’un projet totalement différent de
ce que j’avais déjà créé avec Marcos et Dago – une
espèce d’« institution » – et l’abandon de celle-ci
impliquait la fin d’un chapitre. Mais je n’étais pas
seulement en train d’abandonner une équipe; j’aban-
donnais mes galeries, c’est à ce moment là que je
suis parti de La Havane. Je sentais le changement
nécessaire ; je ne savais pas dans quelle direction
celui-ci allait me porter, mais mon esprit me le dic-
tait clairement et j’ai obéi.
CGC
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Comment concevez-vous le rôle de l’expérimen-
tation dans votre œuvre?
AA
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L’une des choses que j’aime faire avec mon
œuvre est de la considérer comme si j’étais un
alchimiste débutant : vous ne savez pas comment
réagit un composé avec un autre, mais vous le versez
quand même. Il peut exploser comme il peut ne rien
se passer. J’aime essayer de tirer des aspects de
lieux et de situations déterminés et commencer à
construire des choses.
CGC
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Quelle impression tirez-vous des expositions col-
lectives d’art caribéen auxquelles vous avez récem-
ment participé?
AA
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Je suis évidemment caribéen et je me sens
comme tel. Je crois que dialoguer avec ces autres
artistes m’a servi à analyser ce degré de perti-
nence géographique et essayer de mêler l’art créé
dans cette région me semble très positif. Dans les
années 1990, mon groupe était constitué d’étudiants
et d’amis ; maintenant, le groupe commence à se
revendiquer caribéen. Il y a également un groupe
plus international, constitué de ces régions que l’on
doit apprendre à maîtriser, ces lieux avec lesquels on
apprend à établir un dialogue plus naturel.
CarlosGarridoCastellano
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Why did you decide to start working on your own, outside
Los Carpinteros?
Alexandre Arrechea
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I think I had exhausted the process of team-made artwork.
At the same time, I wanted to be faithful to the training I received and
create a new territory. Reinvent myself. I don’t think I ever really had any
individual experience, because I always had to accept the experience of the
team. Embarking on a new idea was the right thing for me. The project was a
totally different from what I had already created with Marcos and Dago. Los
Carpinteros was a sort of “institution” and abandoning it meant the end of a
chapter of my life. But I was not only abandoning a team; I was abandoning my
galleries, which also happened when I left Havana. I felt the need for change.
I didn’t know in what direction it would take me, but my mind clearly told me
to do it and I obeyed.
CGC
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How do you conceive of the role of experimentation in your work?
AA
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One of the things I like to do with my work is look at it as if I were novice
alchemist: you don’t know how one compound will react with another, but you
pour it in anyway. It could explode or maybe nothing will happen. I like to draw
out aspects of particular places and situations and begin constructing things.
CGC
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What is your impression of the group exhibitions of Caribbean art you
have taken part in recently?
AA
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I am obviously a Caribbean and I feel like one. I think talking with these
other artists helped me to analyze how relevant this geographical connection
is and attempting to present the art created in this region mixed together is
a very positive thing. In the 1990s, my group was made up of students and
friends; now the group is starting to proclaim itself Caribbean. There is also
a more international group formed out of the regions that one must learn to
master, places with which one can learn to develop a more natural dialogue.
Ci-contre :
Empire
. 2009, aquarelle sur papier, 170 x 114 cm.
Empire
, 2010, bois laqué, 170 x 40 cm.
House
, 2010, bois laqué, 80 x 20 cm.
Courtesy Suzanne Tarasieve Paris.