Dans la pénombre d’une chambre, un jeune
couple tendrement enlacé rêve dans la nuit
d’une ville endormie. Postés à la fenêtre,
tous deux lèvent les yeux vers la clarté de la
lune – douce ambiance romantique fin XIX
e
siècle pour cette
Rêverie
de Charles Amable :
c’est l’affiche de l’exposition
Bohèmes
au
Grand Palais, en nocturne, amoureuse.
Une introduction rassurante pour un sujet
qui l’est moins. Car cette grande exposition
orchestrée par Sylvain Amic, son commis-
saire, directeur desMusées de Rouen, pour-
suit un double projet ambitieux : «Mettre
en lumière la profonde transformation
du statut de l’artiste dès le milieu du XIX
e
siècle, mais aussi l’apport fondamental
des peuples nomades à la construction de
l’identité européenne.» On découvre donc le
regard de nos sociétés sur ces populations
de Bohémiens – appelés aussi Égyptiens,
Tsiganes, Gitans, Manouches, Romanichels
ou Roms – peuples chrétiens et européens à
part entière, mais restés à la marge dans la
plupart des pays occidentaux où ils se sont
implantés à partir du XV
e
siècle; et en paral-
lèle l’apparition de ces artistes «bohèmes»
en révolte contre l’ordre moral de la bour-
geoisie montante. En héritant du nom et de
la marginalité, ces artistes se sont forgé un
statut social pour créer leur œuvre en toute
liberté, avec tous les risques de cette difficile
condition, souvent fatale.
quand
Galeries nationales
du Grand Palais, Paris.
Du 26 septembre 2012
au 14 janvier 2013.
Bohèmes.
Commissariat : Sylvain Amic.
tiens !
Vincent Van Gogh.
Chaussures.
1886, huile sur toile, 38 x 45 cm.
Amsterdam, Musée Van Gogh.
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