EXPOSER L’ART DES CARAÏBES /
CURATING CARIBBEAN ART
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of Harlem. Other highlights will include,
Counterpoints, Fluid
Motions
and
Land of Outlaws
as the topic of each venue.
The topics will examine in exhaustive detail everything that
makes up the soul and being of the Caribbean. Haitian inde-
pendence, the civil wars, the digging of the Panama Canal and
the tensions between small, independent nations and globalist
interests make up the political approach to the Caribbean, with its
13 independent states, its two French Overseas Departments and
its 14 independent territories. The issue of the aesthetic canons
imposed by European Christian colonizers faced with native
Amerindian and African slave cultures offers an opportunity to
talk about the concepts of “transculturation” and camouflage,
the best example being Carnival. Indeed, the metaphor for sur-
vival and resistance lies in Caribbean artistic work. In addition,
the exhibition will look at the importance of the body in art, using
ritual, performance, the use of masks and costumes as a way to
conceal one’s being or to become a different, more powerful self.
Fluid Motions
, another research topic of the exhibition,
emphasizes the significance of water: the Orinoco, Amazon and
Mississippi play a crucial role in the lives of human beings and in
their activities, allowing them to travel. The artists’ work insists
on images and examines the comparison with the old clichés
showing the Caribbean as a paradise.
Caribbean: Crossroads of the World
is a new project, overseen by
a number of teams of exhibition curators, consultants and other
contributors. The main objective is the publication of a 300-page
book in two volumes.
The scope of the project is a challenge in itself, but it has already
demonstrated that it is possible to transcend borders and bring
multilingual societies together to recount their culture and their
history in the context of a broad, intergenerational debate.
indépendantes et intérêts mondialistes, constituent une
approche politique de la Caraïbe avec ses 13 États indépen-
dants, ses deux départements d’outre-mer et ses 14 territoires
indépendants. La question des canons esthétiques imposés
lors de la colonisation chrétienne européenne face à la culture
du natif amérindien et à la culture de l’esclave africain permet
d’évoquer les concepts de « transculturation» et de camou-
flage, le meilleur exemple étant le carnaval. La métaphore de
la survie et de la résistance se retrouve bien dans le travail de
l’artiste caribéen. À tout cela s’ajoute l’importance du corps
dans l’art, par le rituel, la performance, l’emploi du masque et
du costume, manière de dissimuler l’être ou de lui permettre
de devenir un autre lui-même, plus puissant.
Fluid Motions
, autre thème de recherche de l’exposition, met
l’accent sur la signification de l’eau : les fleuves Orinoco,
Amazone et Mississippi jouent un rôle crucial dans la vie des
hommes et leurs activités, rendant possible le déplacement.
Le travail des artistes insiste aussi sur l’image et s’interroge
sur la confrontation avec les vieux clichés présentant la région
caraïbe comme un paradis.
Caraïbes : Carrefour du monde
est un projet entièrement
nouveau, encadré par de nombreuses équipes de commis-
saires d’exposition, de consultants et autres collaborateurs.
L’objectif principal reste la publication d’un ouvrage de 300
pages en deux volumes.
L’importance du projet est déjà un défi, mais ce qu’on peut
retenir, c’est bien la possibilité de faire fi des frontières et
d’amener à se rencontrer des sociétés multilingues, qui
racontent, dans ce vaste débat intergénérationnel, leur culture
et leur histoire.
À droite : Joscelyn Gardner.
Aritolochia Bilobala (Nimine).
2009, lithographie sur mylar dépoli, 91 x 61 cm.
Ci-dessus : Ebony G. Patterson.
Blood breda crew.
2008, technique mixte sur papier, 143 x 61 cm.
Ci-contre : Francisco Manuel Oller y Cestero.
Plátanos amarillos (Yellow Plantains).
Vers 1892-93, huile sur panneau de bois, 83 x 52 x 4 cm. Collection El Museo del Barrio.