ARTISTES /
ARTISTS
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Carlos Garrido Castellano
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How would you define the relationship between your
creative process and the international/transnational art scene out of which
it developed?
Marcos Lora Read
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I quickly realized that the audience for the kind of work that
interested me was very limited in Santo Domingo and that I should take advan-
tage of the opening in the 1990s and the curiosity in Europe about what was
happening in Latin America.
CGC
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How does the relationship between space and object function in your work?
MLR
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For me, spaces are like blank sheets at the service of a dialogue with
the environment, even though the choice of medium is subject to the concept
I want to express. My aim is to make the spectator an integral part of the work
by going beyond the limits of content and form and pursuing the experience and
the sensation of a dialogue between the object, the subject and the environment.
CGC
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What role does plurality play in your creations?
MLR
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It is not always as intentional as you make it seem; I don’t claim to have
absolute control. The sensation of freedom, of controlled freedom, remains
a decisive factor in what I do. My work has countless levels of meanings and
multiple discourses. I have always sought to create a universal work addressed
to human beings today. Semantics and semiotics provide a graphic content
that I have sometimes incorporated in my work.
CGC
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What is the link between the constructed spaces that appear in your work
and possibility of living in them?
MLR
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In these pieces, I am talking about fragility and distress. I have always
worked on things that I try to understand in one way or another, topics like
the lack of solidarity, the imbalance in resource distribution, social injustice,
violence against women and the failure to protect children. We should pay
more attention to these topics to improve our lives in our great haven, the
Earth, so that when we die, it will be in better shape than the way we found
it. It’s a question of respect.
Né en République dominicaine en 1965. Vit et travaille en République dominicaine.
Représenté par la Galería de Arte Dominicana, Saint-Domingue.
www.loraread.com
EXPOSITIONS
2005
Croix
, galerie Nikki Marquardt, Paris
Sacros y Paganos
, Galeria Principal, Altos de Chavon, La Romana, République dominicaine
ENTRETIEN AVEC /
INTERVIEW BY
CARLOS GARRIDO CASTELLANO
MARCOS LORA READ
Carlos Garrido Castellano
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Comment définissez-vous la rela-
tion entre votre processus créatif et la scène inter-
nationale/transnationale au sein de laquelle il s’est
développé?
MarcosLoraRead
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Je me suis très vite rendu compte que le
public intéressé par le genre d’œuvres que je voulais
réaliser était très réduit à Saint-Domingue et que je
devais tirer parti de l’ouverture du début des années
1990 et de la curiosité présente en Europe par rap-
port à ce qui se passait en Amérique latine.
CGC
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De quelle manière la relation espace/objet fonc-
tionne-t-elle dans votre œuvre?
MLR
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Les espaces sont pour moi comme des feuilles
blanches au service d’un dialogue avec l’environne-
ment, malgré le fait que le médium ne soit qu’un
recours, toujours soumis au concept que je veux
exprimer. Mon but est que le spectateur devienne
partie intégrante de l’œuvre en traversant les limites
du fond et de la forme, en poursuivant l’expérience
et la sensation d’un dialogue entre l’objet, le sujet et
l’environnement.
CGC
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Quel est le rôle de la pluralité des sens dans vos
créations ?
MLR
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Cela n’est pas toujours aussi intentionnel que
vous le présentez, je ne prétends pas posséder un
contrôle absolu. La sensation de liberté demeure un
facteur déterminant dans ce que je fais, une liberté
contrôlée. Mon travail compte d’innombrables
niveaux de significations, des discours multiples. J’ai
toujours cherché à réaliser une œuvre universelle
adressée à l’être humain d’aujourd’hui. La séman-
tique et la sémiotique ont eu une charge graphique
que j’ai parfois incorporée à mon œuvre.
CGC
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Quel est le lien entre les espaces construits qui
apparaissent dans votre œuvre et la possibilité de
les habiter ?
MLR
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Dans ces pièces, je parle de fragilité, de détresse.
J’ai toujours travaillé sur des choses que je cherche
à comprendre d’une manière ou d’une autre, des
thèmes comme le défaut de solidarité, la distribu-
tion déséquilibrée des ressources, les injustices
sociales, la violence contre les femmes ou lemanque
de protection de l’enfance. Nous devrions y accorder
davantage d’attention pour vivre mieux dans notre
grand refuge, la Terre, afin que, quand nous disparaî-
trons, elle soit en meilleur état que celui dans lequel
nous l’avons trouvée. C’est une question de respect.