Artistes
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Avec un humour macabre, Frédérique Loutz a continué d’explorer son monde étrange et grandiose lors de sa
quatrième exposition personnelle chez Claudine Papillon. Sa virtuosité lui permet d’élaborer une figuration
d’une précision à la fois fascinante et inquiétante où les corps se font transparents et révèlent l’extrême
crudité de la chair et son devenir fait de fantasmes, d’angoisses, de rêves. Dans ses belles feuilles, l’artiste
illustre la définition de l’érotisme de Bataille, « une approbation de la vie jusqu’à la mort ». Sur de grands
formats à la plume s’imposent des portraits de drôles de Goliath, des machines bizarres qui rappellent l’uni-
vers de Kafka ou de Lautréamont. Sur un imposant dessin crayonné et gommé avec un titre en hommage
à Gertrude Stein –
A rose is a rose
– virevolte un essaim d’insectes autour de tuyaux à l’allure de trachée
artérielle. Frédérique Loutz y corrige Verlaine qui soupire : « J’ai peur d’un baiser comme d’une abeille... »
pour proclamer : « Je préfère les guêpes, elles ont plus de dard ! » Entretien.
Falada.
2009, technique mixte, 510 x 200 cm.
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