ÉDITORIAL
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Président Teddy Tibi
Commission paritaire 0414K81704
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Numéro ISSN 1634-6556
Périodicité : bimestriel
11, rue Louise Weiss – 75013 Paris
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Couverture
Bernar Venet.
97.5° Arc x 8.
2004, acier cor-ten, 7,50 m.
Collection particulière.
Droits de reproduction :
© 2010 ADAGP, Paris. © RMN.
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Patrick de Warren, New York
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JERUSALEM
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GUIMET
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TENIR DEBOUT
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ANTIQUITÉ
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Angèle Dequier
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VENET
©Institut Valencia d’Art Modern
©Jérôme Cavalière, Marseille
©Archives Bernar Venet, New York
©Werner Hannapel, Essen, Allemagne
L’esprit historique et l’artiste veulent
tous deux refaire le monde. Mais l’ar-
tiste, par une obligation de sa nature,
connaît ses limites que l’esprit his-
torique méconnaît. C’est pourquoi
la fin de ce dernier est la tyrannie
tandis que la passion du premier est
la liberté. Tous ceux qui aujourd’hui
luttent pour la liberté combattent
en dernier lieu pour la beauté. Bien
entendu, il ne s’agit pas de défendre
la beauté pour elle-même. La beauté
ne peut se passer de l’homme et
nous ne donnerons à notre temps sa
grandeur et sa sérénité qu’en le sui-
vant dans son malheur. Plus jamais
nous ne serons des solitaires. Mais
il est non moins vrai que l’homme
ne peut se passer de la beauté, et
c’est ce que notre époque fait mine
de vouloir ignorer. Elle se raidit pour
atteindre l’absolu et l’empire, elle
veut transfigurer le monde avant
de l’avoir épuisé, l’ordonner avant
de l’avoir compris. Quoi qu’elle
en dise, elle déserte ce monde.
Ulysse peut choisir chez Calypso
entre l’immortalité et la terre de la
patrie. Il choisit la terre, et la mort
avec elle. Une si simple grandeur
nous est aujourd’hui étrangère.
D’autres diront que nous man-
quons d’humilité. Mais ce mot, à
tout prendre, est ambigu. Pareils
à ces bouffons de Dostoïevski qui
se vantent de tout, montent aux
étoiles et finissent par étaler leur
honte dans le premier lieu public,
nous manquons seulement de la
fierté de l’homme, qui est fidélité
à ses limites, amour clairvoyant
de sa condition.
Albert Camus, in
L’exil d’Hélène
(1948, éditions Gallimard)
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