ÉDITORIAL
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VENTE AUX ENCHÈRES DE 700 ŒUVRES D’ARTISTES INTERNATIONAUX AU PROFIT DES ARTISTES HAÏTIENS
PARRAINÉE PAR HERVÉ TÉLÉMAQUE
JEUDI 23 SEPTEMBRE 2010 – HÔTEL SALOMON DE ROTHSCHILD
11, RUE BERRYER, 75008 PARIS
EXPOSITION DU 1
ER
AU 22 SEPTEMBRE 2010 –MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
182, RUE SAINT-HONORÉ, 75001 PARIS
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :
Teddy Tibi
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION :
Pascal Amel
CONSEILLER ÉDITORIAL :
Charles-Henri Filippi
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION :
Marie Courtois
RÉDACTEUR :
Tom Laurent
CRÉATION GRAPHIQUE :
Nicolas Blanchet
RESPONSABLE DU SITE INTERNET :
Loïc Lisembard
STAGIAIRES :
Baptiste Piroja, Constance Leroux
PUBLICITÉ :
Elios Attal – Tél. : 01 70 36 77 58
SERVICE DES ABONNEMENTS :
GESTION DES VENTES NMPP ET RÉASSORT,
DIFFUSION À L’ÉTRANGER :
Agence
À juste titres
La Roseraie – 20, traverse de la Buzine
13011 Marseille – Tél. : 04 88 15 12 40
DIFFUSION LIBRAIRIE :
DIF’POP – 81, rue Romain Rolland
93260 Les Lilas – Tél. : 01 40 24 21 31
PHOTOGRAVURE :
Open Graphic – France
IMPRIMEUR :
Jouve – 11, bd de Sébastopol
75001 Paris
ART ABSOLUMENT est édité
par la société SUBJECTILE ART
SAS au capital de 71000€
Président Teddy Tibi
Commission paritaire 0414K81704
RCS Paris 510 408 560
Numéro ISSN 1634-6556
Périodicité : bimestriel
11, rue Louise Weiss – 75013 Paris
Tél. : 01 45 70 88 17
Couverture
Monet.
La barque.
1887, huile sur toile, 146 x 133 cm.
Musée Marmottan Monet.
Droits de reproduction :
© 2010 ADAGP, Paris. © RMN.
Crédits photographiques :
ÉDITO
© Courtesy Galerie Louis Carré & Cie
MONET, L’ESTHÉTIQUE DU SUBLIME
© Museum of Fine Arts – © The Metropolitan
Museum of Art, New-York, dist. RMN /
image of the MMA – © Niedersächsisches
Landesmuseum, Hanover – © Hervé
Lewandowski – © Jean-Gilles Berizzi –
© Musée Marmottan Monet –
Bridgeman Giraudon
LE REGARD DE MONET
© Musée Marmottan Monet – Bridgeman
Giraudon – © Gérard Blot
ACTUS
Garouste : ©Mirela Popa –
Degas : © RMN (Musée d’Orsay) /
Hervé Lewandowski / René-Gabriel Ojéda –
Dufy : ©Adagp, Paris 2010 –
Toguo : © photo Fabrice Gibert
MAROC
© Fouad Maazouz. © Collection
Société Générale Maroc. © mounir fatmi
et Galerie Hussenot. © Abderrahim Yamou.
© Hicham Benohoud. © Marc Domage.
MEDICIS
© 2010. Photo Scala, Florence –
courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali.
GIUSEPPE PENONE
© Archivio Penone.
© Ellen Page Wilson.© Luigi Gariglio.
PIERRE BURAGLIO
© Alberto Ricci.
© Laurent Lecas. © Jacqueline Hyde.
JÉRÉMY LIRON
© Assaf Gruber.
Précisions :
Pour les légendes de Hucleux
du numéro 36, il fallait lire :
Portrait d’Étienne Martin
(d’après une photographie de Daniel Pype).
Portrait de Jean Tinguely
(d’après une photographie de Harry Shunk).
Portrait de Pablo Picasso
(d’après une photographie de Brassaï).
Aujourd’hui, dans nos sociétés contem-
poraines, par le biais des images trans-
mises par les médias, par le témoignage
de ceux qui l’ont vécu, chaque tragédie ou
drame de l’humanité se déroulant désor-
mais “sous nos yeux” est une blessure
vive pour nombre de consciences.
Après le séisme du 12 janvier 2010, qui
a ravagé Haïti, les solidarités se sont
organisées. Pour reconstruire ce qui
peut l’être, les besoins ont été chiffrés à
plusieursmilliards de dollars. Des États –
la France a promis 326 millions d’euros
sur deux ans –, des ONG, des entreprises
publiques et privées, des associations
caritatives ou de simples individus parti-
cipent à cet effort de longue durée.
La vente aux enchères du 23 septembre
au profit des artistes haïtiens s’ins-
crit dans cette logique humanitaire.
“Le peuple des artistes” sait que sans
un minimum de moyens matériels, la
création visuelle est très difficile : sans
le minimum vital, sans matériel pour
peindre, sculpter, photographier ou
filmer, sans une pièce isolée ou un coin
d’atelier, sans une ou deux infrastruc-
tures permettant d’exposer le travail en
cours, de le voir et d’en débattre, (il est
presque) impossible de créer.
Mais pas seulement. Les artistes savent
que la réparation symbolique passe par
l’œuvre. Deleuze écrit que l’art est “un
vaccin pour soi et pour autrui”, Malraux,
que “l’art est ce qui lutte contre lamort” ;
tous deux estiment également que l’art
n’est pas le reflet de la société (comme
d’aucuns le limitent, alors que c’est le
rôle des médias), mais la mise à jour de
son refoulé, l’exorcisme de ses craintes
et de ses espoirs, de ses regrets et de ses
utopies, la transmission d’un “savoir” à
la fois individuel et collectif. L’expérience
intérieure du désarroi ou du défaut de
sens face à la précarité de l’existence –
face à l’innommable – demeure la pulsion
première de toute création authentique ;
ce qui s’ensuit, la reconnaissance, la
renommée, la monnaie trébuchante
qu’elles peuvent éventuellement pro-
curer, le plus souvent désirées mais
en réalité secondaires. L’artiste désire
avant tout la transmission de ce qu’il a
pu capter – mettre en forme – dans l’ex-
ploration périlleuse de sa pensée et de
sa sensibilité. L’artiste ne croit pas forcé-
ment à l’avenir mais il a la certitude que
l’art, lorsqu’il est à son plus haut point
d’exigence, délivre une plus grande durée
que celle inhérente à toute vie individuelle
(y compris la sienne). Il croit sinon à une
transcendance de fait, du moins à l’effi-
cacité symbolique de l’œuvre.
Il faut saluer l’initiative de La Maison des
artistes. Et remercier tous ceux qui ont
fait don de l’une ou plusieurs de leurs
œuvres pour qu’elles soient mise(s) en
vente. En se montrant solidaires de leurs
confrères haïtiens, en faisant en sorte
qu’ils aient les moyens de produire les
images, les mots et les sons dont nous
avons besoin pour ne pas désespérer
face aux coups du sort, c’est un hom-
mage à la “puissance” de l’art qu’ils font.
Pour que la création continue… Pour que
la vie continue....
Pascal Amel, Teddy Tibi
Hervé Télémaque.
La pêche miraculeuse.
2005, sérigraphie sur toile, 100 x 81 cm.
Pourquoi des artistes semobilisent-ils
en faveur d’autres artistes ?
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