ÉDITORIAL
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Aujourd’hui, compte tenu de la crise économique
mondiale et de la chute très probable de la spécula-
tion à court terme autour de quelques têtes d’affiches
(système dont on a sur le principe peu à redire – après
tout les œuvres d’art, de par leur statut unique, ont
toujours donné lieu à des sous-estimations flagrantes
ou à de folles surenchères, si ce n’est que sa sphère
d’influence est devenue trop grande auprès de cer-
tains décideurs, et que le choix ultra-sélectif – quand
choix il y a ! – se fait de toute évidence davantage par
l’oreille, “la dernière affaire à ne surtout pas man-
quer”, que par les yeux),
une nouvelle donne est en jeu
.
Car, en réalité, l’histoire de l’art, l’histoire du “petit
reste”, c’est toujours 1 + 1 : c’est à l’aune de ce que
vous
avez pu intensément éprouver en tant qu’individu
devant telle ou telle œuvre et du désir que
vous
avez
d’en faire bénéficier l’autre dans une remémoration
enthousiaste. C’est de “la grande durée” arrachée à
l’actualité qui, elle, toujours passe.
Pour le dire autrement : la crise “aidant”, l’esbroufe
perd inévitablement du terrain, le besoin de sens et
de repères se fait plus que jamais sentir… et il nous
semble (et dans ce
nous
, il faut bien sûr entendre
tous ceux, mécènes, responsables institutionnels,
conservateurs de musées, galeristes, collection-
neurs, critiques d’art ou simples amateurs qui
souhaitent que cela advienne) qu’il est temps de
défendre plus que jamais les expositions de réfé-
rence et les œuvres substantielles !
(À ce sujet, mais nous y reviendrons dans de futurs
numéros, outre les nombreux artistes français vivants
de grand talent mésestimés, voire marginalisés,
il nous semble que la relecture de l’art en France
depuis les années 50 peut être salutaire : de Pierre
Soulages à Paul Reyberolle, d’AurélieNemours à Soto,
de Bram van Velde à Jean Degottex, deMartial Raysse
à Gérard Gasiorowski, d’Étienne Martin à Robert
Malaval, etc., que de trajectoires à reconsidérer…)
D’où la nécessité pour la revue
(art absolument)
de
lancer
unenouvelle formule
qui soit enmesurede répon-
dre autant que faire se peut aux demandes des “pas-
sionnés” de l’art qui forment le premier cercle grâce
auquel les critères de jugement esthétique prennent en
définitive le dessus sur toute autre considération.
À la faveurd’unrenforcement significatif denotreéquipe,
de la croissance régulière du nombre de nos lecteurs et
de nos annonceurs, nous passons d’un trimestriel à un
bimestriel (soit un tirage de 25 000 exemplaires parais-
sant tous les deuxmois à partir du 20 février) disponible
en librairie et en librairie-papeterie, mais également
en kiosque. Nous développons considérablement notre
site internet
artabsolument.com
avec de nouvelles
rubriques : archives, actualité, incontournables, artis-
tes, etc. Nous avons aussi un projet de documentaires
audiovisuels consacrés aux artistes contemporains, et
le lancement d’uneproductionnumériqueà tirage limité
avec un certain nombre d’entre eux…
Bref, nous passons à une autre dimension tout en ayant
parfaitement conscience que la validité de notre point
de vue ne pourra prévaloir que si ceux qui le partagent
contribuent – chacun à leur manière – à le vouloir tel!
Pascal Amel, Teddy Tibi
ART ABSOLUMENT
change de périodicité
et
DEVIENT BIMESTRIEL
(6 numéros par an).
Votre prochain numéro paraîtra le 20 avril :
n° 29 – mai/juin 2009
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