Charles-Henri Filippi
De Marie Vassilieff créant son Académie
dans les années 1910 pour aider artistes
sans-le-sou et immigrés à Montparnasse à
la peintre afro-punk Kudzanai-Violet Hwami
née en 1993, toutes ces artistes prennent
chacune position à leur manière, avec l’af-
franchissement comme facteur commun.
Au risque de simplifier, trois qualifications –
s’entremêlant de fait – viennent à l’esprit :
féminité, féminisme, activisme. Stupéfiante
féminité chez Louise Lawler quand pour
conjurer la domination des artistes mas-
culins, elle produit ses
BirdCalls
dans les
années 1970. Féminisme douloureux et pré-
coce chez Pauline Boty qui avant de mourir
à 28 ans produit un travail exceptionnel de
pop artiste, elle qui, pour avoir été prise
pour «
just a pretty girl
», ne sera reconnue
que 40 ans plus tard. Activisme puissant
chez Nan Goldin qui, préfigurant les com-
bats LGBT, tombe amoureuse du troisième
sexe et en revendique les droits.
À l’issue de cette introspective rétrospec-
tive, je ne revendique que le droit du col-
lectionneur à redécouvrir ce qu’il croyait
déjà connaître et à y trouver du plaisir,
tout en prenant mieux conscience de l’exi-
gence, pour les femmes autant que pour les
hommes, qu’implique cette triple ambition:
la Liberté, l’Égalité, la Différence.
«
At a time when Twiggy is how you’re supposed to look,
she comes with these women who have breasts in your face, they are curvy,
they flaunt their sex in your face, in every position.
They are powerful, they are themselves.
»
Bloum Cardenas
(Petite-fille de Niki de Saint Phalle),
The Guardian
, 27 février 2015. (retrospective Guggenheim Bilbao 2015).
«
Very early I decided to become a hero.
»
Niki de Saint Phalle
.