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Éric
Michel
Né en 1962 à Aix-en-Provence. Il vit et travaille à Paris.
Je ne sais si « l’art sauvera le monde», pour reprendre la célèbre
phrase de Dostoïevski, mais il me semble crucial, pour un créa-
teur, de se laisser interpeller par la problématique de « l’art au
défi de l’espérance». Il en va de notre vision de la vie, ou tout au
moins de notre engagement.
Lorsque j’ai reçu l’invitation à participer à cette exposition autour
du Livre de Job, et plus généralement de l’art au défi de l’espé-
rance, il m’a semblé que ma dernière création,
Infini,
une sculp-
ture-néon se déployant dans l’espace, résonnait particulièrement
avec la thématique.
La symbolique de l’infini permet de réunir les dimensions maté-
rielles et immatérielles, les considérations physiques et métaphy-
siques, elle permet le dépassement des frontières et ouvre ainsi
le questionnement du spirituel dans l’art.
L’infini, l’éternel retour, convoque tour à tour Nietzsche,
Kierkegaard, la dialectique du destin et du libre arbitre, celle
du bien et du mal. Se pose alors la question de la justice (la
justesse ?) dans la création – et à travers elle l’énigme de l’ité-
ration – qui peut aboutir à un équilibre, une harmonie ultime.
Infini.
2012, sculpture en néon bleu, 43 x 21 x 13 cm.
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