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SabrinaDubbeld
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Est-ce-que ce thème de « l’art au défi de l’espérance»
a une résonance particulière avec les thématiques de votre œuvre
car toute votre production est portée vers le bonheur, l’espérance?
Alain Kirili
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Je ne crois pas aux lendemains radieux qui s’accom-
pagnent d’une vision dogmatique du monde. Et vouloir assurer à
tout prix un but de l’espérance amène souvent au pire des totali-
tarismes. Cette espérance des grands totalitarismes du XX
e
siècle
n’a amené que des sacrifices humains par des goulags, des éra-
dications de ville, comme les Khmers rouges à Phnom Penh par
exemple. Donc l’art au défi de l’espérance est une solution de rêve
car j’ai toujours souhaité que la démarche d’un artiste ne mette
jamais en péril la vie d’un autre. J’ai choisi dès l’âge de 17-18 ans
de réfléchir à cette question : « quelle était la différence entre
Abraham et le sacrifice d’Abraham et l’artiste qui va s’immerger
dans sa vocation?». Et j’ai senti un très grand bonheur de me dire
que j’allais pouvoir me donner à fond dans l’espérance sans nuire
à aucun de mes contemporains.
SD
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Vous me dites souvent que vous vous battez contre une certaine
morosité ambiante. Est-ce-que vous pensez que l’artiste moderne
a le rôle et le pouvoir d’insuffler cette espérance?
Alain
Kirili
Né en 1946 à Paris. Il vit et travaille à Paris et à New York.
Espoir.
2004, terre cuite blanche et rouge, 28 x 17 x 11cm.
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